Metronet, premier prestataire privé du métro de Londres, a demandé mercredi au maire de la capitale de nommer un administrateur judiciaire, admettant ne pouvoir faire face à ses engagements financiers.

Metronet, premier prestataire privé du métro de Londres, a demandé mercredi au maire de la capitale de nommer un administrateur judiciaire, admettant ne pouvoir faire face à ses engagements financiers.

Metronet est un consortium dans lequel figurent à part égale les groupes Balfour Beatty, Bombardier, EDF Energy, Thames Water et WS Atkins.

Il a emporté deux des trois contrats de partenariat public-privé (PPP) de 30 milliards de livres (63,9 G$ CAN) sur trente ans accordés au début des années 2000 par le ministère des Finances britannique, à l'époque dirigé par M. Brown.

Mais il réclame actuellement deux milliards de livres (4,26 G$ CAN) au prestataire public Transport for London (TfL) et à sa branche métro London Underground (LU) pour pouvoir parfaire ses travaux.

Lundi, le régulateur des PPP ne lui a accordé que 121 millions de livres (257 G$ CAN) sur 551 qu'il réclamait, en estimant que Metronet aurait eu moins de problèmes «s'il fonctionnait de manière efficace et économique».

Metronet a assuré mercredi qu'il travaillerait en liaison étroite avec l'administrateur judiciaire pour assurer que les travaux ne seraient pas affectés.

Bob Crow, le secrétaire général du syndicat des transports RMT opposé à ces PPP, a appelé le maire de Londres, Ken Livingstone, et la ministre des Transports, Ruth Kelly, à faire revenir les contrats de maintenance du métro de Londres dans le giron public. À l'époque, M. Livingstone lui-même s'était montré réticent à l'idée d'un tel PPP dans les transports urbains.

Transport for London (TfL) a assuré dans un communiqué que «les voyageurs du métro, le personnel et London Underground et celui de Metronet devaient être assurés qu'une mise sous administration judiciaire n'affecterait pas les activités de maintenance de Metronet ou la sécurité du métro».

L'administrateur désigné devrait être Alan Bloom du cabinet Ernst & Young, un expert qui avait déjà dirigé le groupe d'infrastructures ferroviaires Railtrack quand il avait été placé sous administration judiciaire en 2001.

Alors que la plupart des dépassements de coûts sont liés à des réfections de stations, Metronet a expliqué qu'ils étaient dus à une multiplication d'exigences ne figurant pas dans le contrat, de la part de l'opérateur public.

Trois des cinq actionnaires, WS Atkins, Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] et Balfour Beatty, ont déjà pris les devants en radiant de leurs comptes leur investissement dans Metronet.

Dans un communiqué mercredi, EDF Energy «a regretté qu'il n'ait pas été possible de trouver suffisamment d'argent pour financer la poursuite des opérations de Metronet, qui était et reste un projet extrêmement difficile et complexe».

EDF Energy indique qu'il «soutiendra de toutes les manières possibles l'administrateur et TfL pour obtenir le meilleur système de métro possible à Londres».