Si la plupart des spécialistes s'attendent à de bonnes performances boursières cette année, d'autres, plus prudents, se font prévenants.

Si la plupart des spécialistes s'attendent à de bonnes performances boursières cette année, d'autres, plus prudents, se font prévenants.

Pour aider les investisseurs à se protéger, Vital Proulx, président d'Hexavest, propose 10 titres défensifs sur les marchés internationaux.

Du côté de la santé, il suggère les sociétés pharmaceutiques Pfizer, Merck, Novartis et GlaxoSmithKline.

De plus, il recommande les actions de Deutche Telecom, Vodafone, Altria, British American Tobacco, Unilever et Nestlé.

M. Proulx rappelle que les Bourses de la planète ont très bien fait l'an dernier. Au cours des 12 derniers mois, l'indice mondial a grimpé de 19,6%, l'indice Europe a bondi de 33,2% et celui d'Europe, Asie et celui de Extrême-Orient (EAEO) a progressé de 25,9%.

«Nous pensons que le niveau de complaisance des investisseurs est beaucoup trop élevé», lance-t-il.

Pour le moment, il constate que le marché boursier est évalué comme si le ralentissement de l'économie allait être suivi, à la fois, par une baisse des taux des banques centrales, par un redémarrage de la croissance et par une augmentation supplémentaire des profits.

«C'est le scénario idéal, mais il risque de ne pas se produire», prévient le gestionnaire.

Selon lui, la contraction des secteurs de l'immobilier et de la construction aux États-Unis nuira à la relance de l'économie. «La reprise ne sera pas aussi rapide et la croissance des profits risque de ne pas être au rendez-vous, dit M. Proulx. La Bourse n'est pas préparée à ça.»

La décélération de l'immobilier est d'autant plus importante, ajoute-t-il, qu'elle est la principale responsable de l'effet de richesse aux États-Unis au cours des dernières années.

«Si cet effet de richesse disparaît, est-ce que les ménages vont continuer à s'endetter? demande-t-il. C'est difficile à croire quand on voit le niveau d'endettement actuel.»

En effet, la dette des ménages américains représente à elle seule 97,5% du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis, soit l'ensemble des biens et des services produits par son économie durant l'année.

Cette proportion était à 65% en 1990 et à 48% en 1980, précise le gestionnaire.

«Dans ces conditions, il vaut mieux se protéger, estime Vital Proulx. Je ne serais pas surpris que les Bourses finissent en baisse cette année.»

À son avis, le Canada et les pays émergents (Asie du Sud-Est, Amérique latine ) pourraient connaître le plus fort recul, avec une baisse de 10% de leurs indices boursiers. Par ailleurs, les marchés européens pourraient perdre 5% alors que les Bourses américaines resteraient stables.

Le gestionnaire souligne que les marchés boursiers s'échangent à des niveaux raisonnables. Toutefois, la situation pourrait changer rapidement avec la diminution des marges de profits des entreprises.

«Les Bourses se trouvent dans une bulle créée par les attentes des investisseurs face aux profits et à l'économie, explique-t-il. Si le ralentissement est plus grand que prévu, il y aura certainement un impact.»

Pour l'année en cours, Vital Proulx favorise les titres de grandes capitalisations par rapport à ceux des plus petites entreprises.

«En plus de posséder de meilleurs bilans et d'être plus liquides, elles affichent généralement un meilleur rendement en période de resserrement monétaire», explique-t-il.

Le gestionnaire mise sur une stratégie défensive. Puisque l'économie est à risque, il recherche des titres qui sont moins vulnérables à la conjoncture et dont les prix ne sont pas élevés.

Le secteur de la santé aux États-Unis et en Europe répond à ses critères. Ses choix: Pfizer (PFE, New York), Merck (MRK, New York), Novartis (NOVN, Zurich) et GlaxoSmithKline (GSK, Londres).

Les firmes de télécommunications, comme Deutsche Telekom (DTE, Francfort) et Vodafone (VOD, Londres), sont aussi à privilégier. Du côté des cigarettiers, il mise sur British American Tobacco (BATS, Londres) et Altria (MO, New York).

Deux titre de consommation courante, Unilever (UNA, Amsterdam) et Nestlé (NESN, Zurich), font aussi partie de ses choix.

Du côté moins défensif, M. Proulx garde un oeil sur le titre de l'avionneur Airbus (EAD, Paris).