La Banque centrale européenne (BCE) procèdera à de nouvelles hausses de ses taux d'intérêt directeurs, peut-être dès le mois de décembre, si la reprise se confirme en zone euro, a de nouveau prévenu mardi son président Jean-Claude Trichet devant le Parlement européen à Bruxelles.

La Banque centrale européenne (BCE) procèdera à de nouvelles hausses de ses taux d'intérêt directeurs, peut-être dès le mois de décembre, si la reprise se confirme en zone euro, a de nouveau prévenu mardi son président Jean-Claude Trichet devant le Parlement européen à Bruxelles.

Malgré les cinq hausses de son taux directeur auxquelles la BCE a procédé au cours des dix derniers mois, "notre politique monétaire demeure accommodante", c'est-à-dire favorable à la croissance, a-t-il déclaré devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement.

Si le scénario d'une poursuite de la reprise économique se confirme, "la poursuite de l'ajustement de l'orientation accommodante de la politique monétaire demeurera justifiée", a ajouté M. Trichet. En clair, la BCE continuera à relever ses taux.

Il a en particulier laissé entendre, comme il l'avait fait lors de la dernière réunion mensuelle de la BCE le 5 octobre à Paris, que le prochain tour de vis sur le coût du crédit pourrait intervenir dès le mois de décembre.

"Je ne souhaite rien dire qui puisse modifier les attentes des marchés jusqu'à la fin de l'année", a-t-il dit. Or, sur le marché monétaire, les investisseurs anticipent actuellement une nouvelle hausse du taux directeur de la BCE, qui se situe actuellement à 3,25%, à la suite du relèvement opéré début octobre.

Le président de la BCE a en revanche refusé de s'avancer sur les intentions de l'institut monétaire pour 2007, se bornant à indiquer qu'il ferait "tout ce qui est nécessaire" pour maintenir la stabilité des prix et les anticipations d'inflation.

M. Trichet a estimé que les risques inflationnistes en zone euro "demeurent nettement orientés à la hausse" en raison des prix toujours élevés du pétrole, et que la BCE entendait les surveiller "très attentivement".

A son avis les récentes statistiques montrent que la reprise économique "repose désormais sur une assise plus large" et est "principalement soutenue par la demande intérieure".

Pour le troisième trimestre, qui s'est achevé fin septembre, le président de la BCE a indiqué s'attendre en zone euro à ce que le taux de croissance reste "solide" même s'il devrait y avoir "un léger ralentissement" par rapport au 0,9% de croissance enregistrée au deuxième trimestre.

Le rythme de croissance en zone euro au quatrième trimestre et l'an prochain devrait tourner autour de son "potentiel" que la BCE évalue à entre 2 et 2,5%, a-t-il précisé.

Sur le front des prix, le taux d'inflation en zone euro devrait accélérer vers la fin de cette année et au début de 2007, pour évoluer en moyenne au-dessus du seuil de 2% sur l'ensemble de 2006 et en 2007, selon M. Trichet. Le seuil de 2% est la limite tolérée par la BCE.

Par ailleurs, en matière de changes, le président de la BCE a une nouvelle fois invité la Chine à laisser sa monnaie s'apprécier, estimant que ce serait "dans l'intérêt de toutes les parties".

Les pays industrialisés, notamment les Etats-Unis, accusent Pékin de maintenir le taux de change du yuan à un niveau artificiellement bas, ce qui fournit à leurs yeux un avantage indu aux exportateurs chinois dans le monde.

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