Manmohan Singh, premier ministre de l'Inde, a soutenu récemment que les compagnies indiennes seraient capables de créer plus de 10 millions d'emplois en cinq ans pour répondre aux besoins mondiaux en matière d'impartition.

Manmohan Singh, premier ministre de l'Inde, a soutenu récemment que les compagnies indiennes seraient capables de créer plus de 10 millions d'emplois en cinq ans pour répondre aux besoins mondiaux en matière d'impartition.

À l'heure actuelle, l'Inde reçoit environ la moitié des 40 milliards $US en travail que confient chaque année à l'étranger les États-Unis et l'Europe principalement, ce qui fournit de l'emploi à 1,3 million de travailleurs, selon l'Association nationale indienne de compagnies de logiciels et de services.

" De nouvelles relations d'affaires et de services se tissent par-delà les continents d'une manière qui était à peine imaginable il y a une décennie ", a indiqué M. Singh au cours d'une séminaire sur le commerce des services qui se tenait récemment à New Delhi. " Je ne vois aucune limite à des processus dynamiques ", ajoutait-il.

Microsoft, International Business Machines (IBM) et des entreprises indiennes de logiciels telles que Tata Consultancy Services font davantage d'embauches en Inde pour effectuer des tâches administratives et pour mettre au point des logiciels destinés à des compagnies comme General Electric, lesquelles confient des contrats à des pays tels que l'Inde pour profiter de coûts de main-d'oeuvre moins élevés.

M. Singh prévoit que d'ici 2010, les entreprises indiennes pourraient obtenir la moitié des 110 milliards $US en affaires confiées par des pays étrangers. Cela suffirait à créer plus de 10 millions d'emplois et stimulerait la croissance d'un point de pourcentage par année, selon le premier ministre. L'économie indienne est une affaire de 775 milliards $US.

Ces emplois additionnels accéléreraient encore plus la croissance au sein d'une grande économie qui vient au 2e rang derrière la Chine pour la vigueur de son essor. Le gouvernement indien s'est donné pour objectif de réaliser une croissance économique de 10 % au cours de la prochaine décennie comparativement à une moyenne de 8,1 % obtenue ces trois dernières années. Un résultat semblable aurait pour effet de réduire la pauvreté au sein de la nation la plus populeuse sur terre après la Chine et où la moitié des gens vivent avec moins de 2 $US par jour.

Une belle occasion

Les fabricants indiens de logiciels ont saisi l'occasion d'obtenir des contrats de l'étranger lorsque les entreprises, partout dans le monde, ont craint que les ordinateurs et autres dispositifs électroniques avec des logiciels intégrés plantent lors du passage à l'an 2000. À cette époque, des compagnies telles que Infosys Technologies et Tata Consultancy ont réécrit des millions de lignes de codes pour des entreprises étrangères. Ces contrats ont ouvert la porte aux compagnies indiennes qui ont pu vendre des services et des logiciels plus sophistiqués.

Le succès que l'Inde a remporté en exécutant, à faibles coûts, des contrats de technologie pour des clients étrangers fait en sorte que le pays obtient des commandes dans d'autres secteurs tels que la construction d'automobiles, les téléphones cellulaires et les vêtements tout en menant des recherches pour des sociétés pharmaceutiques américaines et européennes, explique Sabyasachi S. Satyaprasad, un directeur du cabinet conseil NeoIT.

" L'Inde se tire mieux d'affaire que tous les autres pays " en offrant les services de travailleurs hautement qualifiés en grand nombre, ajoute-t-il. " L'une des raisons qui explique la progression de la mondialisation tient à l'accès au talent ", dit-il.

IBM et Microsoft ont ouvert des bureaux pour pourvoir aux besoins des entreprises étrangères qui confient du travail en impartition à l'Inde, où les salaires des programmeurs de logiciels sont le sixième de ce qu'ils sont aux États-Unis.

IBM, plus important employeur étranger en Inde, compte maintenant 43 000 employés dans ce pays, soit près de cinq fois le nombre qu'il avait à la fin de 2003. IBM a ajouté 15 000 nouveaux postes en Inde l'an dernier. Pour sa part, Dell Inc. a fait savoir en mars dernier qu'il prévoyait doubler son effectif en Inde à 20 000 travailleurs d'ici trois ans alors que Microsoft projette de presque doubler le nombre de ses employés, à 7000, au cours des deux ou trois prochaines années.

© 2006 La Presse. Tous droits réservés.