La multinationale allemande Siemens aurait bien aimé construire un mégaparc d'éoliennes d'une puissance de 2000 mégawatts (MW) à la baie James, dans le Grand Nord québécois. Le gouvernement du Québec lui a toutefois dit non, a appris Le Soleil.

La multinationale allemande Siemens aurait bien aimé construire un mégaparc d'éoliennes d'une puissance de 2000 mégawatts (MW) à la baie James, dans le Grand Nord québécois. Le gouvernement du Québec lui a toutefois dit non, a appris Le Soleil.

Le plan de 4 milliards $ du fabricant d'éoliennes a été présenté l'an dernier tour à tour au ministre des Ressources naturelles, Pierre Corbeil, au bureau du premier ministre Charest et à la haute direction d'Hydro-Québec. Il a toutefois été rejeté en bloc.

Selon nos informations, la proposition de Siemens comportait plusieurs phases de développement et la création de plusieurs centaines d'emplois en sol québécois. "C'était quelque chose de très gros et de très sérieux", a indiqué une source qui a suivi le dossier de près.

De peur de froisser ses relations commerciales avec Québec, on marchait décidément sur des oeufs hier chez Siemens. "C'est un dossier confidentiel", s'est borné à dire sur un ton prudent DL Leslie, le directeur des communications de la division canadienne.

Dans un premier temps, Siemens aurait aimé construire au Québec une usine de fabrication d'éoliennes, plus précisément dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. La multinationale en aurait d'ailleurs fait sa plate-forme industrielle et de recherche et développement (R&D), division éolienne, pour l'Amérique du Nord.

Une fois les éoliennes construites, elles auraient été acheminées dans le Grand Nord, où Siemens s'engageait à gérer à la baie James plusieurs parcs d'éoliennes. La proposition faisait alors état d'une première phase de 2000 MW avec la possibilité d'en ajouter 2000 autres.

Dans ses scénarios de faisabilité, Siemens se basait sur des études effectuées par Environnement Canada démontrant que le potentiel des vents est largement supérieur dans le Grand Nord québécois. On parle de vents pouvant atteindre 10 m/s à certains endroits.

Le montage financier du projet était largement assumé par Siemens. En retour, par l'entremise d'une entente de type gré à gré, Hydro-Québec s'engageait à acheter l'électricité produite par le géant industriel allemand.

Non catégorique

Au ministère des Ressources naturelles, on soutient avoir bel et bien pris connaissance de l'offre de Siemens.

"Cela ne cadrait tout simplement pas avec la vision que nous avons du développement de cette industrie au Québec", a expliqué au Soleil René Paquet, le directeur du secteur énergie éolienne.

Québec a ainsi poliment invité Siemens à participer au présent appel d'offres de 2000 MW d'énergie d'éolienne lancé l'an dernier par Hydro-Québec.

Chez Siemens, on dit depuis étudier la possibilité de participer à cet appel d'offres en bonne et due forme. "C'est quelque chose qui est envisageable", a laissé entendre M. Leslie.

pcouture@lesoleil.com

© 2006 Le Soleil. Tous droits réservés.