Un extrait d'un match de baseball, l'interview d'un cow-boy chanteur en slip, des résultats d'entreprise et des commentaires d'experts assis sur un canapé: la chaîne économique Fox Business News a débuté lundi sur un ton plus décontracté que sa rivale CNBC.

Un extrait d'un match de baseball, l'interview d'un cow-boy chanteur en slip, des résultats d'entreprise et des commentaires d'experts assis sur un canapé: la chaîne économique Fox Business News a débuté lundi sur un ton plus décontracté que sa rivale CNBC.

Le groupe News Corp. du magnat Rupert Murdoch a lancé lundi cette nouvelle télévision d'information économique en continu, qui veut concurrencer la toute-puissante chaîne du groupe General Electric.

Si l'écran, envahi de bandeaux multicolores où défilent les cours de Bourse, ressemble fort à celui de CNBC ou de Bloomberg TV, Fox Business n'a pas tenté de les battre sur leur terrain de la finance pure et dure.

Loin de la tension excitée du scoop financier, de rigueur sur CNBC, mais avec autant de belles jeunes présentatrices, le ton sur Fox Business est presque badin, pédagogique, avec un effort pour éviter le jargon.

Parmi ses logos, un tapis vert où s'envolent les billets de banque, qui évoque plus un casino qu'une salle de marché.

Quelques patrons sont invités, mais la chaîne offre aussi des sujets sur les revenus d'un skateboarder professionnel, les derniers succès du box-office ou l'architecte qui va reconstruire «Ground zero», le site des Tours jumelles.

Pour coller à sa stratégie annoncée de conquérir «l'homme de la rue», FBN réalisera chaque jour des « vox pop » en demandant aux passants «comment ils dépenseraient un millier de dollars». L'un des invités lundi était un employé des cafés Starbucks auteur d'un livre glorifiant son travail de serveur et les avantages d'une vie aux ambitions limitées.

Ses premiers spots publicitaires reflètent cet éclectisme, allant des brosses contre le tartre aux sites pour boursicoteurs particuliers, en passant par les bains de bouche et les conseils aux investisseurs.

Alors que CNBC évite au maximum les sujets politiques, Fox Business a diffusé lundi une longue interview d'un responsable du parti républicain. Fox Business suit aussi un portefeuille baptisé «Fox Fifty», censé suivre les valeurs boursières phare.

Aucun indice ne marquait lundi sur Fox Business le moindre apport du Wall Street Journal, le prestigieux quotidien économique racheté par Rupert Murdoch cet été pour plus de 5 milliards de dollars, et qui jusqu'en 2012 a un accord de fourniture exclusive d'informations à la chaîne rivale CNBC.

Pourtant, M. Murdoch avait notamment racheté le WSJ et ses 700 journalistes aguerris pour épauler Fox Business. Il a déclaré récemment que faute de pouvoir utiliser le WSJ pour l'économie, il s'en servirait pour les informations non-financières, qui ne sont pas concernées par l'accord avec CNBC.

Fox Business a débuté sans accroc lundi, mais la chaîne a bien du chemin encore pour pouvoir rivaliser avec CNBC. Elle touchera en effet moins de foyers et encaissera moins de recettes publicitaires.

Selon le cabinet SNL Kagan, Fox Business sera accessible à 47 millions de foyers en 2008 et encaissera un chiffre d'affaires de 618 millions de dollars en 2008, contre seulement 71 millions pour Fox Business.

Fox Business rattrapera presque en revanche la chaîne Bloomberg TV, filiale de l'agence d'informations Bloomberg, qui en 2008 encaissera 76 millions. Mais cette chaîne discrète s'adresse clairement aux professionnels de la finance et ne joue pas sur le même terrain.

Méfiante devant cette nouvelle concurrente, la première à la défier depuis l'échec en 2004 de la chaîne financière lancée par CNN, CNBC a jugé nécessaire lundi de s'offrir une pleine page de publicité dans le presse pour proclamer qu'elle était la «numéro un mondial des affaires».

Et tout comme Fox Business s'était offerte un spot de publicité sur CNBC la semaine dernière, CNBC à son tour s'est achetée un spot... sur Fox Business.