Le pétrole brut a atteint un record historique mercredi à New York, en dépassant 80 dollars le baril, la promesse de l'Opep de pomper un peu plus de brut n'ayant pas suffi à apaiser un marché préoccupé par la fonte des stocks mondiaux avant l'hiver.

Le pétrole brut a atteint un record historique mercredi à New York, en dépassant 80 dollars le baril, la promesse de l'Opep de pomper un peu plus de brut n'ayant pas suffi à apaiser un marché préoccupé par la fonte des stocks mondiaux avant l'hiver.

Le prix d'un baril de «light sweet crude» échangé à New York pour livraison en octobre a inscrit un nouveau record historique en grimpant jusqu'à 80,18 dollars en séance. Il a aussi établi un record en clôture en terminant à 79,91 dollars, soit une hausse de 1,68 dollar.

Le prix du brut a flambé de 25% depuis un an à New York.

À Londres, les cours du baril de Brent de la Mer du Nord ont atteint 77,93 dollars le baril, un plus haut depuis la mi-juillet 2007. Ils ont clôturé en hausse de 1,30 dollar à 77,68 dollars.

Cette envolée a deux causes: le scepticisme du marché face à la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) d'augmenter légèrement sa production, et la baisse continue des stocks de brut américains, confirmée mercredi par le département de l'Energie des Etats-Unis (DoE).

L'Opep, qui représente près de 40% de la production mondiale d'or noir, a annoncé mardi qu'elle pomperait, à partir du 1er novembre, 500.000 barils par jour de plus qu'elle ne le fait actuellement.

Dans un premier temps, la nouvelle a été bien accueillie par un marché qui s'était préparé au statu quo. Mais les opérateurs n'ont pas tardé à revoir leur verdict, pour estimer qu'en fait, le geste de l'Opep n'aurait qu'une portée symbolique.

«C'est mieux que rien, mais ce n'est toujours pas assez. Par rapport au déficit attendu sur le marché au quatrième trimestre 2007 et au premier trimestre 2008, c'est insuffisant», a expliqué à l'AFP Frédéric Lasserre, analyste à la Société Générale.

«Il y a toujours un délai important entre le moment où la décision est prise et le moment où l'on en sent l'impact physique sur les stocks des pays consommateurs. L'impact (de la décision de l'Opep, ndlr) ne sera sensible que vers la fin de l'hiver», ajoute M. Lasserre.

Or la demande va commencer à grimper à l'approche de l'hiver dans l'hémisphère nord, et les pays consommateurs vont devoir puiser dans des stocks que certains jugent déjà à un niveau alarmant.

Dès avant la réunion de l'Opep, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ainsi que des cabinets spécialisés, mettaient en garde sur la situation des stocks mondiaux au quatrième trimestre. L'AIE a appelé mercredi l'Opep à faire mieux que 500.000 barils par jour supplémentaires.

L'Agence, qui représente les intérêts des pays consommateurs, estime que le niveau de production requis de la part du cartel («call on Opec» en anglais) est de 32,4 millions de barils par jour, contre 30,4 mbj en moyenne en août.

Les cours ont reçu une autre impulsion avec la publication du rapport du DoE américain, qui a révélé que les stocks de brut des Etats-Unis avaient fondu de 7,1 millions de barils lors de la semaine achevée le 7 septembre. Le marché avait certes anticipé une baisse, mais de seulement 2,7 millions de barils.

Ces stocks ont reculé neuf fois lors des dix dernières semaines, et sont en baisse de 9% par rapport à la fin juin.

Pour ne rien arranger, une tempête tropicale s'est formée au large des côtes du Texas, dénommée Humberto par le centre national des ouragans de Miami (NHC). Elle pourrait encore se renforcer avant de toucher les côtes américaines, menaçant ainsi les installations pétrolières.

Or, les investisseurs gardent à l'esprit les ravages provoqués sur les infrastructures pétrolières par les ouragans Katrina et Rita en septembre 2005.