Le siège social de BCE (T.BCE) a beau être à Montréal, c'est à Toronto que ça manigance fort ces jours-ci quant à l'avenir du géant des télécommunications!

Le siège social de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] a beau être à Montréal, c'est à Toronto que ça manigance fort ces jours-ci quant à l'avenir du géant des télécommunications!

La possibilité d'une bagarre d'offres de l'ordre de 32 milliards de dollars opposant des géants torontois des caisses de retraite, dont Teachers, Omers et l'Office d'investissement du régime de pension du Canada (RPC), excite plusieurs spéculateurs en Bourse.

Une autre rumeur voulant que Telus, l'une des principales rivales de BCE et sa filiale Bell Canada, prépare aussi une offre d'achat et de fusion a le même effet.

Telus concocterait une telle offre avec de gros capitaux américains, dont le groupe Blackstone.

Mais encore lundi, la direction de Telus à Vancouver se refusait à tout commentaire à propos de BCE.

Entre-temps, le suspense sur la propriété future de BCE fait saliver nombre d'avocats d'affaires et de banquiers d'investissement à Toronto.

Ils anticipent de généreux honoraires de ce qui s'annonce comme la plus grosse transaction d'affaires de l'histoire du Canada, qui impliquerait des dizaines de milliers d'actionnaires de BCE, petits et grands.

À la Bourse de Toronto, l'action de BCE a encore été parmi les plus fortement négociées lundi, à hauteur de 10,9 millions de titres échangés. S'ajoutaient les 1,1 million d'actions échangées à la Bourse de New York.

Le cours de l'action de BCE était toutefois en légère baisse de 23 cents, ou 0,58 %, à 39,52 $, à Toronto.

Vendredi dernier, elle avait franchi le seuil des 40 $ en cours de séance, 10 $ de plus qu'il y a un mois à peine.

Mais lundi, les plus récentes rumeurs à propos de BCE dans la presse d'affaires torontoise ont semblé tempérer des boursicoteurs.

D'abord, au lieu de constituer une offre, peut-être avec Teachers', Omers, la caisse de retraite de 47 milliards des employés municipaux de l'Ontario, envisagerait de rejoindre le groupe qui a confirmé des «négociations» avec BCE la semaine dernière.

Ce groupe est mené par l'Office d'investissement du RPC (110 milliards), établi à Toronto.

Il comprend la Caisse de dépôt et placement du Québec, voisine du siège social de BCE à Montréal, ainsi que la firme new-yorkaise Kolhberg Kravis Roberts (KKR), géant des rachats et de valorisation d'entreprises.

Au siège social d'Omers à Toronto, lundi, on refusait «tout commentaire sur des spéculations» publiées dans la presse torontoise.

Par ailleurs, un autre prétendant de BCE qui est anticipé par Bay Street, Teachers, semble maintenant hésiter avant de sauter dans l'arène pour de bon.

C'est du moins ce qu'on pressent des plus récents commentaires de Claude Lamoureux, président de la caisse de retraite de 106 milliards des enseignants de l'Ontario.

«Si quelqu'un veut payer plus pour BCE que ce que nous croyons que ça vaut, nous serions plus que désireux de vendre nos actions. Notre priorité, c'est d'investir à profit, pas de gagner des enchères», a indiqué M. Lamoureux après l'assemblée générale des membres de Teachers' à Toronto, en fin de journée vendredi.

Déjà le principal actionnaire de BCE, à hauteur de 5 % ou 1,6 milliard, Teachers est attendu par Bay Street avec une offre comprenant un financement d'au moins 25 milliards.

Cette offre serait concoctée avec d'autres grosses caisse de retraite au Canada, mais aussi deux partenaires d'origine américaine: Providence Equity Partners, du Rhode Island, et le géant bancaire Citigroup.

Teachers est pressenti comme prétendant à la prise de contrôle de BCE parce que ce sont ses doléances d'actionnaire insatisfait qui ont amplifié toute l'affaire, depuis trois semaines.

Teachers' a même fait une déclaration officielle «d'examen d'alternatives» à propos de BCE auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), le principal gendarme boursier aux États-Unis.

Selon la direction de Teachers, il s'agissait d'une «étape obligatoire» en raison de son statut de principal actionnaire de BCE, même très minoritaire, dont les actions sont cotées à New York.

Mais de l'avis d'observateurs à Bay Street, ce geste de Teachers était rien de moins d'un gros tir de semonce contre la haute direction de BCE, en particulier son président, Michael Sabia.