Stephan Crétier a tenu sa promesse. Et presque trois fois plutôt qu'une!

Stephan Crétier a tenu sa promesse. Et presque trois fois plutôt qu'une!

Il y a deux ans, le président de Garda [[|ticker sym='T.GW'|]] promettait de doubler les revenus à 500 M$ d'ici 2010.

Avec sa dernière acquisition, annoncée la semaine dernière, la firme de sécurité approchera les 1,4 milliard l'an prochain.

L'achat de l'américaine ATI Systems International est la quinzième transaction du groupe montréalais depuis 2005. Avec des revenus annuels de 590 millions c'est aussi sa plus grosse prise.

À quoi faut-il s'attendre pour la prochaine année?

«À court terme, il n'y a pas de gros achats en vue, estime Hugues Bourgeois. Maintenant qu'elle a bien établi ses assises, Garda se concentrera sur ses activités d'exploitation afin d'augmenter ses revenus et ses profits tout en abaissant sa dette.»

Cela dit, l'analyste de la Financière Banque Nationale ne serait pas surpris si la société prenait une dernière petite bouchée pendant l'année puisqu'il lui reste 50 millions de crédits disponibles.

Après avoir touché un sommet de 27,50 $ il y a presque un an, l'action de Garda a reculé graduellement jusqu'à se transiger aujourd'hui sous les 20 $. Et ce n'est pas l'achat d'ATI qui lui a redonné du tonus.

M. Bourgeois constate que deux clans s'affrontent quand vient le temps d'évaluer la dernière transaction.

D'un côté, le camp du «non» s'inquiète du prix élevé déboursé pour le troisième transporteur de valeurs aux États-Unis, concurrent de la Brinks.

En considérant son prix de 395 millions, incluant une dette de 58 millions, les multiples s'élèvent à 0,8 fois le prix par rapport aux revenus et à 9,8 fois le prix par rapport au BAIIA (bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements), calcule l'analyste.

En moyenne, les multiples des autres transactions, qui comprennent aussi d'autres segments (gardiennage et enquêtes), s'élevaient respectivement à 0,5 fois le prix par rapport aux revenus et à 5 fois le prix par rapport au BAIIA.

Sa dette totale de 625 millions est aussi préoccupante. Elle est maintenant de 5 fois la valeur du BAIIA. D'ici les 18 prochains mois, la direction veut la faire passer à 3 ou 4 fois.

Les taux d'intérêt sur cet emprunt, qui s'échelonnent sur plusieurs niveaux, sont chers.

À cela, cette transaction survient au moment où ATI est elle-même en train d'intégrer une acquisition.

Sans compter qu'elle acquiert des activités de prêts pour 179 avions, un secteur qui ne fait pas partie de sa stratégie, et que cette nouvelle percée aux États-Unis la rend plus vulnérable à l'évolution du dollar américain.

Par contre, Hugues Bourgeois se range dans le camp du «oui» car il considère d'un bon oeil l'arrivée d'ATI dans le giron de Garda.

«L'entreprise devient un important acteur dans le transport des valeurs aux États-Unis et elle accapare une part de marché de 18 % en Amérique du Nord», précise l'analyste.

Déjà présente dans le Midwest, Garda agrandit son territoire, à la fois, sur la côte est et la côte ouest américaine.

«La compagnie a déjà prouvé sa capacité à bien intégrer ses acquisitions et à profiter des synergies», dit le spécialiste.

Les économies prévues sont d'environ 2,9 millions au cours des 12 premiers mois suivants la clôture et de 8 millions l'année suivante. Des gestionnaires d'ATI resteront en poste et prendront en charge les activités américaines de transport des valeurs du groupe.

«Il faut voir cette transaction sur une période de long terme, soutient l'analyste. Ceux qui s'en inquiètent regardent trop à court terme.»

À son avis, il est encore trop tôt pour profiter des effets positifs. Au fil des trimestres, il s'attend toutefois à voir les revenus et les profits augmenter. Du coup, la dette va s'abaisser, ce qui améliorera les conditions de crédit.

Pour cette raison, M. Bourgeois recommande d'acheter l'action de Garda. Son prix d'ici est de 25,50 $ d'ici les douze prochains mois.

Il n'est pas le seul à le faire. Selon Bloomberg, cinq analystes recommandent l'achat du titre de Garda. Aucun ne suggèrent de le vendre. Leur cours cible moyen d'ici un an est de 27,40 $.

PLUS: l'entreprise achetée est solide et possède de bonnes parts du marché

MOINS: endettement élévé pour Garda