La santé financière de Metro (T.MRU.A) lui permet de faire de belles emplettes.

La santé financière de Metro [[|ticker sym='T.MRU.A'|]] lui permet de faire de belles emplettes.

Son panier d'épicerie est tellement grand que l'entreprise peut débourser jusqu'à 1 milliard de dollars pour acheter un concurrent, estime un gestionnaire.

«Metro a les moyens de financer un achat de cette ampleur», soutient Denis Durand, associé principal de Jarislowsky Fraser, actionnaire à hauteur de 19% de la chaîne de supermarchés.

Mardi, lors de l'assemblée annuelle de Metro, son grand patron, Pierre H. Lessard, a ouvert la porte à une nouvelle acquisition.

Il a souligné que l'épicier québécois avait les ressources financières pour aller de l'avant sans toutefois préciser la taille de la transaction visée. Il a aussi indiqué qu'il n'y avait pas de projet concret sur la table.

Denis Durand pense que Metro, dont les revenus annuels s'élèvent à 11 milliards, pourrait mettre la main sur un concurrent réalisant des ventes de plusieurs milliards.

Selon lui, Safeway Canada, filiale de l'américaine Safeway, et Overwaitea, groupe de supermarchés situés en Alberta et en Colombie-Britannique, sont des cibles potentielles.

«Une grande transaction pourrait se faire dans six mois, pense-t-il. Mais, une plus petite acquisition, de 100 à 150 millions, est possible en tout temps.»

Le gestionnaire souligne qu'il y a des petits groupes indépendants très intéressants en Ontario et dans les Maritimes.

Du côté des pharmacies, la filiale de Metro, Brunet, aurait aussi la possibilité d'augmenter ses parts de marchés en achetant une petite chaîne concurrente.

«Les dirigeants de Metro sont prudents et ils choisissent habituellement la stratégie des petits pas, rappelle-t-il. Ils ont attendus sept ans pour acheter A&P Canada.»

Lors de cette transaction, en 2005, l'épicier québécois a acquis 236 magasins ontariens pour 1,8 milliard.

Grandes liquidités

Cela dit, le gestionnaire estime que Metro a le pouvoir de lever l'équivalent de 1 milliard de dollars.

Metro dispose de liquidités de plus de 165 millions et d'une marge de crédit non utilisée de 400 millions.

Selon lui, elle pourrait vendre sa filiale Brunet (plus de 100 millions) et sa participation dans Alimentation Couche-Tard (500 millions). Et c'est sans compter qu'elle peut obtenir des emprunts bancaires.

«Son bilan est solide et l'intégration des magasins A&P se passe bien», dit M. Durand.

Son bénéfice net ajusté a augmenté de 44%, à 71,6 millions, par rapport à l'an passé, lors de son premier trimestre, clos le 23 décembre dernier.

«On ne peut pas voir les chiffres de A&P séparément mais les résultats nous montrent qu'il y a une amélioration des résultats», souligne le gestionnaire.

Pendant la période, les synergies provenant de cette acquisition se sont élevées à 19 millions, comparativement à 7,9 millions pour le premier trimestre l'an dernier.

«Le mouvement s'accélère mais tout le potentiel des synergies n'est pas encore complètement réalisé, dit-il. Lors de l'achat, la direction parlait d'une soixantaine de millions mais on devrait se rendre à environ 85 millions.»

Denis Durand ajoute que la force de Metro réside dans l'emplacement de ses magasins et dans sa stratégie de se concentrer dans les produits alimentaires. L'épicier augmente aussi sa part (de 11% il y a trois ans à plus de 17% aujourd'hui) dans les produits de marques privées, lesquels profitent de marges bénéficiaires plus élevées.

En dépit de l'excellente performance de l'entreprise, le gestionnaire constate que le titre de Metro n'est pas cher (16 fois les profits de 2007) par rapport à celui de Loblaw (18 fois), qui connaît pourtant des difficultés.

«Ça risque de prendre encore un an avant que Loblaw mette de l'ordre dans son système de distribution», souligne le spécialiste.