Trop de pollution. Pas de prêt. Les plus grands pollueurs chinois risquent d'avoir plus de difficultés à obtenir du financement de la part des banques chinoises.

Trop de pollution. Pas de prêt. Les plus grands pollueurs chinois risquent d'avoir plus de difficultés à obtenir du financement de la part des banques chinoises.

En vertu d'une politique rendue publique lundi, les banques ne pourront plus prêter aux entreprises les plus polluantes du pays ou celles qui consomment trop d'énergie.

«Il est devenu urgent d'augmenter les coûts de levée de fonds pour les industries lourdes et même de couper les sources de crédit pour les entreprises qui violent sérieusement les lois pour freiner leurs pulsions d'investissements», a annoncé le vice-ministre de l'Environnement et responsable de l'Administration d'État de protection de l'environnement (AEPE), Pan Yue.

Pan Yue a indiqué que son organisme avait déjà soumis une liste de 30 sociétés qui ont violé les règles environnementales.

La nouvelle politique pourra aussi affecter les entreprises qui ont déjà obtenu un prêt. Quand l'AEPE découvrira qu'elles enfreignent les lois, leurs prêts seront annulés, indique l'agence de presse officielle Xinhua.

Cette nouvelle politique vient comme un aveu d'échec des règlements antérieurs dans une Chine qui accumule les problèmes environnementaux: «Les moyens administratifs ne peuvent pas contenir en permanence la situation environnementale se dégradant en Chine, souligne Pan Yue. Nous devons ainsi utiliser davantage les leviers économiques.»

Chez Greenpeace, on se réjouit de ce «pas dans la bonne direction», selon les termes de Bruce Cox, directeur de Greenpeace Canada de ses bureaux de Toronto. Les Chinois, poursuit-il, reconnaissent de plus en plus qu'ils ne peuvent tout simplement pas copier le modèle de développement de sociétés occidentales.

En vertu de la nouvelle politique chinoise, l'AEPE transmettra régulièrement des listes de grands pollueurs à la banque centrale chinoise et à la Commission chinoise de régulation bancaire. Les noms inscrits sur la première liste d'entreprises pollueuses n'ont pas été rendus publics.