Foi de ses dirigeants, la traversée du désert du Groupe Conseil Omnitech (V.GCO) tire à sa fin. «On revient de loin», laisse tomber Philippe Collard, chef de la direction et président du conseil d'administration de cette société de Québec qui offre des solutions aux PME manufacturières pour l'amélioration de leur performance.

Foi de ses dirigeants, la traversée du désert du Groupe Conseil Omnitech [[|ticker sym='V.GCO'|]] tire à sa fin. «On revient de loin», laisse tomber Philippe Collard, chef de la direction et président du conseil d'administration de cette société de Québec qui offre des solutions aux PME manufacturières pour l'amélioration de leur performance.

«Tout le monde nous disait que nous allions mourir», renchérit Philippe R. Bertrand, vice-président aux affaires corporatives. «Les clients étaient frustrés. Les marchés financiers ne voulaient plus nous voir et il n'y avait pas moyen de lever quatre dollars.»

Fondé en 2001 par Claude Belley, Omnitech a connu une croissance phénoménale. Avant de faire ses premiers pas à la Bourse, en février 2005, la compagnie avait déjà procédé à une vingtaine d'acquisitions en l'espace de quatre ans. Ambitieuse de devenir un guichet unique complet en ingénierie et en informatique, elle a fait huit autres acquisitions par la suite.

Son chiffre d'affaires annuel s'établissait à 20 millions $ et la valeur de l'action atteignait près de 0,40 $. Aujourd'hui, l'action vaut 0,04 $ et la compagnie n'a pas produit ses états financiers depuis près d'un an.

«Toutes ces acquisitions, il faut les payer», indique Philippe Collard, un «redresseur» d'entreprise qui est arrivé dans le décor en juillet 2006, d'abord à titre de président du conseil d'administration puis, deux mois plus tard, de chef de la direction.

À la fin de 2005, Omnitech a commencé à éprouver des problèmes de liquidités «assez graves», note M. Collard. «Ça n'a pas pris bien longtemps au conseil d'administration pour constater que l'entreprise allait frapper un mur.»

En plus du manque de liquidités, Omnitech ne parvenait pas à intégrer toutes les entreprises achetées à gauche et à droite. À un certain moment, la société a même fait l'acquisition d'une entreprise - TopTech Groupe Conseil - de la même taille qu'elle.

Devant ce portrait «assez sombre», Philippe Collard a mis de l'avant un plan de restructuration accompagné d'un processus de rationalisation «très douloureux mais nécessaire à la survie d'Omnitech».

Près du tiers des 240 employés se sont fait montrer le chemin de la porte. Deux des quatre divisions de l'entreprise - celles de l'informatique et d'optimisation de chaîne logistique - ont cessé leurs activités.

Le plan de restructuration n'a pas permis de colmater toutes les brèches. La crise de liquidité s'est poursuivie l'été dernier. Le 31 octobre, Omnitech se plaçait sous la protection des dispositions de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité.

En février dernier, les créanciers ont accepté la proposition soumise par la compagnie qui offrait de payer en action 100 % de la valeur de leurs créances à un prix de 0,05 $ l'action. En conséquence, près de 200 millions $ d'actions ordinaires d'Omnitech seront émises en faveur des créanciers d'ici la fin du mois d'avril.

«Il fallait nettoyer le bilan de l'entreprise pour ensuite être capable d'aller chercher du financement pour assurer la poursuite de nos activités», soutient Philippe R. Bertrand.

Récemment, Omnitech a signé une offre conditionnelle de placement privé avec le fonds Écho Capital FIER Outaouais pour un investissement d'un million $ par le biais d'une débenture convertible.

La tête sortie de l'eau

De l'avis de Philippe Collard et de Philippe R. Bertrand, Omnitech s'est finalement sortie la tête de l'eau. Cependant, il reste beaucoup à faire, estiment-ils, en faisant notamment référence à la poursuite de l'intégration des acquisitions qui n'ont pas été jetées par-dessus bord au cours de l'opération de restructuration.

«L'embauche de nouveaux employés vient de reprendre», signale M. Bertrand. Durant la dernière année, une bonne partie du travail a consisté à rassurer les clients et les partenaires d'affaires de la société et à maintenir en emploi le plus grand nombre de salariés.

Outre la présentation des états financiers en juillet prochain, l'équipe de direction d'Omnitech s'affaire à accentuer sa présence auprès des entreprises du secteur manufacturier pour leur offrir des services intégrés visant à optimiser leurs procédés de fabrication afin d'accroître leur productivité.