Espérant sans doute calmer les esprits, Ottawa a décidé de renouveler sa contribution annuelle au Fonds canadien de télévision (FCT), mis en péril par la décision des câblodistributeurs Vidéotron et Shaw de suspendre leur contribution obligatoire.

Espérant sans doute calmer les esprits, Ottawa a décidé de renouveler sa contribution annuelle au Fonds canadien de télévision (FCT), mis en péril par la décision des câblodistributeurs Vidéotron et Shaw de suspendre leur contribution obligatoire.

La ministre Beverley Oda a annoncé vendredi l'octroi de 200 M$ à l'organisme qui soutient des productions indépendantes canadiennes. Ce montant couvre les exercices financiers 2007-08 et 2008-09.

D'après la ministre du Patrimoine, Beverley Oda, cette contribution du gouvernement va donner à l'industrie de la télévision une certaine marge de stabilité d'ici à ce qu'une solution permanente soit identifiée.

«Cette annonce témoigne de l'engagement du présent gouvernement envers la production d'une programmation canadienne de qualité et un système de radiodiffusion dynamique», a-t-elle déclaré lors d'un point de presse, à Ottawa.

La ministre dit avoir discuté en matinée avec le président du conseil du FCT. Elle doit rencontrer mardi prochain les principaux partenaires financiers du fonds mis sur pied en 1996. Cet organisme est financé par l'État, par les câblodistributeurs ainsi que par les distributeurs de télévision par satellite.

En vertu d'un règlement, ces entreprises sont tenues de verser 5 pour cent de leurs revenus annuels au FCT. Ce paiement est obligatoire.

Depuis sa création il y a 12 ans, le fonds a investi 2,22 G$ pour soutenir 4470 productions. L'argent est versé directement aux maisons de production privées, et non aux télédiffuseurs.

Mme Oda, qui a longtemps oeuvré dans le domaine de la télévision privée, a qualifié cette semaine la situation actuelle du FCT de «sérieuse». Elle conserve toutefois l'espoir de trouver un accommodement.

Pour le moment, la ministre dit n'avoir reçu que deux lettres officielles: l'une de Vidéotron et l'autre de Shaw. Elle tient néanmoins à discuter avec les autres entreprises cotisant au fonds, dont Cogeco, Rogers et Bell.

Shaw et Vidéotron soutiennent que le FCT est mal géré. Vidéotron, qui appartient au groupe Quebecor, se plaint entre autres de ce que le fonds finance des émissions diffusées à la télévision de Radio-Canada.

Quebecor est le principal rival de la télévision d'Etat au Québec, par l'entremise de son réseau TVA.

Ce n'est pas la première fois que le fonds est critiqué, a rappelé la ministre. Le fonctionnement du fonds devait d'ailleurs être revu d'ici quelques mois.

«Les lettres et la situation ont accéléré le processus», a-t-elle confié.