Pour la publication d'offres d'emploi, de maisons et de véhicules à vendre, l'Internet fait la vie dure aux journaux. Dans l'espoir de limiter les dégâts, de grands groupes de presse américains ont lancé des S.O.S. à une petite entreprise de Québec.

Pour la publication d'offres d'emploi, de maisons et de véhicules à vendre, l'Internet fait la vie dure aux journaux. Dans l'espoir de limiter les dégâts, de grands groupes de presse américains ont lancé des S.O.S. à une petite entreprise de Québec.

La liste de clients de Wanted Technologies [[|ticker sym='V.WAN'|]] est impressionnante. Qu'il suffise de penser au New York Times, au Chicago Tribune, à Hearst Newspapers (qui publie, entre autres, le San Francisco Chronicle et le Houston Chronicle), au Cox Newspapers (40 journaux dont 17 quotidiens) et à Gannett Company, le plus important groupe de presse au pays de l'Oncle Sam avec 99 journaux dont le USA Today.

Pour ces médias imprimés qui ont vu fondre de moitié leurs revenus annuels de 11 milliards $ tirés de la vente d'espace pour la publication d'offres d'emploi, Wanted Technologies a mis au point une technologie permettant de regrouper et de passer au peigne fin les offres d'emploi affichées dans plus de 3000 sites Internet tels que Monster, CareerBuilder, America's Job Bank ou Yahoo ! HotJobs.

«En une seule journée, jusqu'à 350 000 offres d'emploi peuvent être publiées en Amérique du Nord», indique David Tanguay, président et chef de la direction de Wanted Technologie dont près de 90 % de la clientèle est américaine.

Pour une somme variant entre 30 000 $ et 60 000 $ par année, le client s'abonne à un service qui lui donnera accès à la plus grande base de données sur le recrutement en ligne en Amérique du Nord.

Chacune des offres d'emploi est décortiquée pour en extraire une quarantaine de champs d'information (titre de l'emploi annoncé, l'identité de l'employeur, sa localisation, etc.)

À partir de ces renseignements, les journaux peuvent bâtir des stratégies d'affaires pour convaincre leurs ex-clients à faire un retour sur le papier.

David Tanguay cite le cas du Tucson Citizen (550 000 copies en circulation), de la famille Gannett, qui a réalisé 1200 nouvelles ventes et a accru ses revenus de 1 million $ dans les six mois suivant l'implantation d'une nouvelle stratégie d'affaires fondée sur les renseignements recueillis à partir de la technologie développée à Québec.

Parmi ses clients prestigieux, Wanted Technologies compte sur le Conference Board des États-Unis pour qui elle fournit un baromètre des offres d'emploi diffusées aux États-Unis.

Au fil des ans, l'entreprise inscrite à la Bourse depuis 2005 a ajouté d'autres cordes à son arc. Elle a mis au point de nouvelles solutions d'exploration de renseignements sur la publicité immobilière. Elle s'intéresse également à l'automobile et au commerce au détail, des secteurs qui abandonnent, eux aussi, les médias traditionnels.

«Nous faisons maintenant partie du monde des médias imprimés aux États-Unis», note le jeune homme d'affaires de 35 ans. Wanted Technologies compte 200 clients. Le potentiel est énorme. Chez nos voisins du sud, on compte 9000 journaux dont 1500 quotidiens. Sans compter les 20 000 à 40 000 revues spécialisées.

Enfin rentable

En novembre, Wanted Technologies annonçait que, pour la première fois de sa courte histoire, elle atteignait le seuil de la rentabilité. Pas si mal pour une entreprise qui, à la suite de l'éclatement de la bulle technologique, avait bien failli fermer boutique.

«Pendant deux ans, mon associé, Ian Delisle, et moi, nous nous sommes cherchés. De ces années difficiles, nous avons gardé des bonnes habitudes: nous dépensons l'argent avec parcimonie et nous sommes parano par rapport au marché. Ça nous aide à garder les deux pieds sur terre».

Preuve que Wanted Technologies ne tire pas son argent par les fenêtre: elle n'a pas encore dépensé un sou des 2,2 millions $ obtenus à la suite d'une collecte de fonds publics tenue à l'automne 2005. De l'argent mis de côté et qui servira au moment opportun.