Le prix des maisons a beau être moins élevé à Montréal qu'à Calgary, l'accès à la propriété y est pourtant plus restreint.

Le prix des maisons a beau être moins élevé à Montréal qu'à Calgary, l'accès à la propriété y est pourtant plus restreint.

En mesurant la proportion du revenu médian avant impôt qu'un ménage doit consacrer à ses versements hypothécaires (capital et intérêts), aux taxes foncières et aux services publics (eau, chauffage), RBC Groupe financier a établi un indice d'accessibilité. Plus l'indice est élevé et plus se réduit l'accès à un bungalow, une maison en rangée, un cottage ou une copropriété.

Au deuxième trimestre, seul l'accès à la copropriété s'est amélioré à Montréal avec un recul de l'indice 30,6 % à 29,7 %.

Pour les trois autres types de propriété observés, l'indice d'accès a bondi de plus d'un point de pourcentage tout comme c'est le cas pour l'ensemble du Canada. Il atteint désormais 32 % à Montréal pour la maison en rangée, soit la proportion maximale du revenu d'un ménage qu'un prêteur hypothécaire juge acceptable pour mesurer la capacité de payer d'un client.

À Calgary, il s'élève à 26,2 % seulement malgré un gain appréciable entre le premier et le deuxième trimestres.

Comme l'indice est fondé sur le revenu médian, c'est dire que pour la moitié des ménages montréalais, l'achat d'une maison en rangée était devenu trop cher au deuxième trimestre.

L'accès à un bungalow était moins abordable encore avec un taux d'accès de 36 %, tout comme celui d'un cottage (46 %).

" À Montréal, le revenu des ménages a monté moins vite que les intérêts hypothécaires et les coûts de l'énergie ", explique Derek Holt, économiste en chef adjoint chez RBC Groupe financier.

À Montréal, le prix moyen d'une maison en rangée s'élevait à 195 210 $, en hausse de 3,5 % sur un an. À Calgary, une propriété équivalente coûte désormais 246 111 $, soit 34,3 % de plus qu'au printemps 2005.

Malgré cet écart de prix de plus de 50 000 $, la maison de Calgary est quand même plus abordable, nous apprend l'indice. Le revenu médian d'un ménage avant impôt dans la métropole des cheiks aux yeux bleus atteint désormais 69 243 $, le plus élevé au pays, contre 49 674 $ à Montréal. La médiane canadienne se situe à 53 879 $, selon Statistique Canada.

" Malheureusement, on ne peut pas gagner un salaire à Calgary et se loger à Montréal ", ironise M. Holt.

L'indice de RBC est calculé sur le revenu avant impôts lesquels sont plus élevés au Québec qu'en Alberta. On peut en conclure que l'accès à la propriété est encore plus restreint à Montréal que ne le suggère l'indice RBC.

Mince consolation, les Montréalais ont encore un peu plus de chance que les Torontois de devenir propriétaire quelle que soit la propriété envisagée. L'écart se resserre cependant en ce qui concerne la copropriété où la maison en rangée bien que les prix restent beaucoup plus élevés dans la ville Reine.

C'est à Vancouver que le rêve de posséder sa maison est le moins accessible, malgré un revenu médian des ménages plus élevé que celui de l'ensemble des Canadiens. Le prix moyen d'un condo s'élevait à près de 260 000 $ soit au-delà de 40 000 $ de plus qu'un bungalow dans la région montréalaise. À Vancouver, le bungalow coûtait en moyenne au printemps 530 111 $, soit 21 % de plus qu'un an plus tôt. L'indice d'accès s'élevait à 68,2 %

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