L'aéroport de Saint-Hubert aimerait bien voir Porter Airlines atterrir sur ses pistes.

L'aéroport de Saint-Hubert aimerait bien voir Porter Airlines atterrir sur ses pistes.

«Le créneau de Porter, c'est justement le créneau que nous voulons exploiter, c'est le créneau qu'autorise notre licence», a déclaré le président de la société Développement de l'aéroport de Saint-Hubert-Longueuil (Dash-L), Jean Jacques Rainville, en entrevue téléphonique jeudi.

Il a expliqué que l'aéroport de Saint-Hubert avait une vocation plutôt régionale et qu'il visait surtout une clientèle d'affaires.

«Le créneau de Porter, ce sont des gens qui veulent atterrir près du centre-ville de Toronto, a-t-il rappelé. Or, nous sommes plus près du centre-ville de Montréal que Dorval.»

Il a fait valoir qu'un passager de Saint-Hubert pouvait se rendre au centre-ville de Montréal en 17 ou 18 minutes en prenant le train de banlieue ou en 22 ou 23 minutes en empruntant une navette et la voie réservée du pont Champlain aux heures de pointe.

L'aéroport n'est cependant pas prêt à recevoir Porter dans l'immédiat.

«Nous n'avons que de petites aérogares privées, nous ne sommes pas en mesure de recevoir des avions de 72 places, a indiqué M. Rainville. Nous avons le projet de construire un grand aérogare, mais nous sommes encore loin de la première pelletée de terre.»

Les dirigeants de Porter ont cependant jugé la candidature de l'aéroport de Saint-Hubert assez sérieuse pour rencontrer des représentants de Dash-L et leur faire visiter les installations du Toronto City Centre Airport (TCCA), le petit aéroport que Porter utilise sur une île en face du centre-ville torontois.

«Ils nous ont montré ce qu'ils font, comment ils le font et ce que nous pourrions faire pour les accueillir», a déclaré M. Rainville.

Le transporteur régional Intair s'était installé à l'aéroport de Saint-Hubert à la fin des années 80, mais l'entreprise, présidée par Michel Leblanc, n'avait pas fait long feu.

Le grand patron de Porter Airlines, Robert Deluce, a indiqué jeudi que plusieurs aéroports, de la Colombe-Britannique à Terre-Neuve, avaient approché le transporteur dans l'espoir de le faire atterrir chez eux.

«C'est flatteur, mais nous voulons connaître une croissance ordonnée, a-t-il déclaré jeudi matin dans le cadre d'une présentation devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Nous ne voulons pas exploser sur trop de marchés, avec trop d'appareils, et risquer de voir notre service se détériorer.»

Il a précisé que Porter avait identifié 17 destinations qui semblaient intéressantes, sans toutefois vouloir les énumérer.

Porter exploite actuellement quatre appareils à turbopropulseurs Q400 de Bombardier. Il devrait prendre livraison de six autres appareils au cours de l'année 2008.

«Avant d'avoir reçu les derniers de ces appareils, nous exercerons nos options au sujet de 10 appareils supplémentaires, a affirmé M. Deluce. Et, qui sait, peut-être aurons-nous commencé des discussions au sujet de ce qui se passera après la livraison du 20e appareil.»

Les nouveaux appareils permettront à Porter d'offrir une liaison entre Toronto et Tremblant et, au début de 2008, une liaison entre Toronto et New York.

Chicago et Boston sont également dans la ligne de mire de Porter.

M. Deluce a soutenu que l'opposition manifestée par Air Canada avait retardé de six mois l'autorisation du département américain des Transports.

Air Canada avait soutenu que le Toronto Port Authority limitait l'implantation d'autres transporteurs, autant canadiens qu'américains, à l'île de Toronto, ce qui violait les ententes bilatérales canado-américaines.

Porter avait répliqué que le Toronto Port Authority avait accordé son autorisation au transporteur américain US Airways.

Le jeune transporteur a également fait valoir qu'Air Canada Jazz s'était elle-même désintéressée de l'île de Toronto: en 2000, le prédécesseur de Jazz exploitait 30 vols par jour.

Il n'en exploitait plus que sept au début de 2006. Le nombre de passagers est passé de 331 800 en 1987 à 28 500 en 2005.

Le département américain des Transports a finalement donné raison à Porter et lui a octroyé une licence en juin dernier.