Déçu de son contre-interrogatoire du juricomptable François Filion, Vincent Lacroix lâche prise en mettant fin abruptement à ses questions mardi, ouvrant la porte aux prochains témoins à son procès pénal.

Déçu de son contre-interrogatoire du juricomptable François Filion, Vincent Lacroix lâche prise en mettant fin abruptement à ses questions mardi, ouvrant la porte aux prochains témoins à son procès pénal.

L'ancien PDG de Norbourg a confié à une poignée de journalistes après le 19e jour d'audiences que M. Filion répondait habilement aux questions sur l'industrie des fonds communs.

Le témoin a souvent répété ne pas avoir l'expertise nécessaire pour commenter les points soulevés par l'accusé, l'empêchant d'attaquer avec efficacité la preuve présentée par l'Autorité des marchés financiers.

«Tant qu'à obtenir des réponses disant qu'il faudra s'adresser à d'autres personnes, dit Vincent Lacroix, j'ai conclu qu'il ne valait pas la peine de poser plusieurs questions pointues. Comme le juge l'a dit, ça ne sert à rien de perdre notre temps.»

M. Lacroix ne cache pas qu'il s'attendait à mieux. «Je suis un peu déçu de ma performance. Il y a des chiffres sur la table que je n'ai pas réussi à faire apparaître. J'ai trouvé cela difficile comme première expérience.»

Un procès «débalancé»

Si cette première manche n'a pas satisfait ses attentes, l'ancien PDG dit avoir trouvé des appuis dans la communauté juridique. Il confirme avoir dîné mercredi avec l'avocat montréalais Christian Gauthier.

Niant verser de l'argent en échange de conseils car il est toujours en faillite, M. Lacroix affirme que plusieurs avocats trouvent le procès «débalancé» en faveur de l'AMF.

«J'ai l'appui de certaines personnes, dit-il. Me Gauthier m'a parlé mais ne m'a pas encore donné de conseils. Il va me donner un coup de main car il trouve que la balance n'existe pas entre cinq personnes [du côté de l'AMF] et une personne de l'autre.»

Un ajournement vendredi

Par ailleurs, rappelons que le juge Claude Leblond, de la Cour du Québec, suspendra le procès pour l'été après l'audience de vendredi. La reprise aura lieu le 4 septembre, à raison d'un horaire du lundi au jeudi.

D'ici l'ajournement, c'est le dossier de Desjardins Opvest qui refera surface. Des témoins de Desjardins, Citibank et de Norbourg répondront aux questions d'Eric Downs (procureur de l'AMF) et à celles de Vincent Lacroix.

Avec les témoignages printaniers et ceux de l'automne, l'Autorité des marchés financiers calcule qu'elle aura appelé une vingtaine de personnes à la barre. Vincent Lacroix pourra ensuite présenter sa preuve et interroger ses propres témoins.

Toutefois, l'accusé a préféré ne pas s'étendre sur le sujet. «La preuve arrivera lorsque je la présenterai. Je la ferai valoir en temps et lieu. Des gens oeuvrant dans le domaine viendront témoigner: ce seront des gestionnaires de portefeuilles et d'autres intervenants qui ont beaucoup d'expérience.»

M. Lacroix croit même pouvoir lancer des «procédures» une fois passé le cap des trois ans depuis les perquisitions d'août 2005. Il a toutefois préféré ne pas les détailler.