Les avocats de la défense ont tenté de démontrer, mardi, que les vérificateurs de Hollinger International n'ont pas identifié certains paiements qui devaient être déclarés, laissant entendre que l'ancienne entreprise de Conrad Black n'a pas dévoilé certains frais parce que les vérificateurs de la compagnie ont «raté» des détails financiers.

Les avocats de la défense ont tenté de démontrer, mardi, que les vérificateurs de Hollinger International n'ont pas identifié certains paiements qui devaient être déclarés, laissant entendre que l'ancienne entreprise de Conrad Black n'a pas dévoilé certains frais parce que les vérificateurs de la compagnie ont «raté» des détails financiers.

Marilyn Stitt, une comptable avec la firme KPMG à Toronto et la vérificatrice indépendante de Hollinger, la société mère de Hollinger International, a déjà admis avoir eu une discussion animée avec Jack Boultbee, l'ancien directeur financier de l'entreprise, pour tenter de déterminer si des paiements de non-concurrence obtenus dans le cadre d'une transaction avec CanWest, en 2000, devaient ou non être déclarés.

Ces paiements découlaient d'une opération significative entre apparentés - une transaction impliquant une entreprise et un de ses dirigeants ou de ses actionnaires - et KPMG a insisté pour les rendre publics, a-t-elle dit.

Les avocats de la défense ont décrit plusieurs autres transactions entre Hollinger International et des journaux communautaires américains, suggérant qu'il s'agissait aussi d'opérations entre apparentés mais pour lesquelles KPMG n'a pas conseillé à Hollinger de dévoiler le montant des paiements.

Mme Stitt a reconnu que ces transactions ont semblé entrer dans la catégorie des opérations entre apparentés pour Hollinger International mais non pour Hollinger, la société canadienne par laquelle elle était mandatée. L'audit de Hollinger International a été réalisé par la division américaine de KPMG.

Son équipe, a-t-elle expliqué, n'aurait rien remarqué parce que «quiconque l'examinait, l'examinait du point de vue de Hollinger».

«Ils l'ont simplement raté, a laissé entendre Me Michael Schwartz, qui représente le co-accusé Mark Kipnis. Avec toute son expertise, KPMG l'a simplement raté.»

Contrairement à des témoins précédents qui ont admis avoir donné des conseils erronés à Hollinger et ses dirigeants, Mme Stitt est demeurée confiante et ferme, rejettant les tentatives de la défense d'établir un lien entre la transaction avec CanWest et celles effectuées pour des journaux communautaires aux Etats-Unis.

«Mon équipe a fait un travail superbe quand est venu le temps d'identifier les opérations entre apparentés, a-t-elle lancé. Ils n'y pensaient pas du point de vue de l'audit de quelqu'un d'autre.»

Mme Stitt a aussi rejeté les tentatives de Donald Corbett, l'avocat de Boultbee, pour minimiser le différend qui l'a opposée à ce dernier en 2002. Me Corbett a suggéré que toute discussion était, à ce moment, «théorique» puisque les paiements avaient alors été dévoilés de toute manière.

Mme Stitt a rétorqué qu'au contraire, le tout était beaucoup plus sérieux, puisqu'elle s'est rendue à cette rencontre avec l'intention de déterminer s'il s'agissait «d'un camouflage intentionnel ou d'une simple erreur de jugement».

Le gouvernement américain prétend que Boultbee et un autre co-accusé, Peter Atkinson, se sont ajoutés à l'entente avec CanWest au tout dernier moment afin d'économiser des impôts en faisant passer des primes pour des paiements perçus dans le cadre d'une entente de non-concurrence.

Des paiements similaires effectués dans le cadre de transactions différentes aux Etats-Unis sont aussi contestés.

La défense maintient que les paiements étaient une composante légitime des transactions et qu'ils avaient été approuvés par le conseil d'administration et le comité de vérification de Hollinger.