La nouvelle direction du premier constructeur européen, l'allemand Volkswagen, veut renouer avec la croissance après une période difficile en poursuivant la stratégie déjà engagée, basée sur la multiplication des nouveaux produits.

La nouvelle direction du premier constructeur européen, l'allemand Volkswagen, veut renouer avec la croissance après une période difficile en poursuivant la stratégie déjà engagée, basée sur la multiplication des nouveaux produits.

«Nous voulons nous mesurer avec Toyota... Je suis profondément convaincu que nous pouvons devenir un des plus gros et des plus rentables constructeurs du monde», a déclaré le nouveau patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, vendredi lors de la conférence de presse annuelle du groupe à Wolfsburg (nord).

Le nouveau président du directoire, aux commandes depuis le 1er janvier, a affiché sa confiance en relevant légèrement ses objectifs de résultat.

Le groupe vise désormais un bénéfice imposable «d'au moins» 7,9 G$ CAN en 2008, alors qu'il visait simplement ce chiffre jusqu'à présent. Cet objectif est très ambitieux puisque Volkswagen a dégagé un bénéfice imposable de 2,78 G$ seulement l'an dernier.

La stratégie de la nouvelle direction était très attendue. Et M. Winterkorn n'a rien annoncé de révolutionnaire, en confirmant les grandes lignes esquissées par son prédécesseur, Bernd Pischetsrieder, évincé à la fin de l'année dernière à l'issue d'un long conflit interne.

Le constructeur va poursuivre son offensive de nouveaux modèles, qui lui a permis de porter sa part de marché mondiale à 9,7% l'an dernier contre 9,1% en 2005. Cette année, il lancera notamment la nouvelle mouture de la Skoda Fabia et des nouvelles variantes de la Golf et de l'Audi A5.

Volkswagen va partir également à la conquête du pré carré des japonais en développant des moteurs hybrides, c'est-à-dire associant carburant classique et énergie électrique. Des versions hybrides des 4x4 VW Touareg et Audi Q7 sont attendues en 2008.

À plus long terme, le groupe va lancer un véhicule compact hybride pour la marque Volkswagen, a annoncé M. Winterkorn vendredi, sans donner de date précise.

Autre priorité, les marchés émergents. Volkswagen devrait commercialiser en 2009 une petite cylindrée développée spécialement pour le marché indien. Il va par ailleurs ouvrir cette année sa première usine de montage en Russie.

En prenant le volant de Volkswagen, M. Winterkorn a hérité de bases très saines. Le bénéfice net a plus que doublé l'an dernier à 4,27 G$ pour un chiffre d'affaires en forte hausse (+11,6%) à 162,7 G$.

Parmi les bonnes nouvelles, la marque Volkswagen, longtemps en difficulté, a confirmé son redressement. Et le groupe est revenu dans le vert en 2006 en Chine, un enjeu capital pour lui, puisque sa position de leader est contestée par General Motors.

L'an dernier, Volkswagen a d'abord profité des mesures de réduction de coûts engagées par l'ancienne direction. Le groupe a lancé à la fin de 2005 une restructuration sévère, qui va se traduire par 20 000 suppressions d'emplois en Allemagne d'ici 2009 et 3000 supplémentaires en Belgique sur le site de Bruxelles. Il a également augmenté le temps de travail en Allemagne.

M. Winterkorn n'a pas caché vendredi que les économies restaient à l'ordre du jour. «Malgré les mesures engagées, les usines, notamment pour la marque Volkswagen, ne travaillent pas encore à plein régime. L'un des objectifs principaux (...) sera donc de réduire les surcapacités et de renforcer encore la productivité», a-t-il annoncé.