Le Congrès américain s'est penché mardi lors d'une audition sur une possible réglementation plus stricte des "hedge funds" (fonds spéculatifs), plusieurs régulateurs américains soulignant sa nécessité.

Le Congrès américain s'est penché mardi lors d'une audition sur une possible réglementation plus stricte des "hedge funds" (fonds spéculatifs), plusieurs régulateurs américains soulignant sa nécessité.

"Les délits d'initiés commis par des fonds spéculatifs sont un sujet de préoccupation pour nous et représentent une partie significative de nos efforts d'enquête", a indiqué Linda Thomsen, qui dirige la division enquêtes de la Commission des opérations en Bourse américaine (SEC) dans des remarques devant la Commission parlementaire.

La déroute récente du fonds Amaranth, qui a perdu plus de six milliards de dollars, a réveillé les inquiétudes sur l'absence de régulation s'appliquant à ces fonds spéculatifs.

La Banque centrale allemande, la Bundesbank, avait ainsi estimé dans un rapport fin novembre que des mesures augmentant la transparence de leurs activités étaient "souhaitables".

Lors de l'audition organisée par la Commission des Affaires judiciaires du Sénat, Richard Blumenthal, le ministre de la Justice de l'Etat du Connecticut (nord-est), a affirmé que "nous devrions avoir des règles uniformes nationales, une meilleure protection pour les investisseurs et des exigences de transparence plus strictes que celles en place actuellement".

Il a indiqué qu'un fonds de retraite californien avait perdu environ 87 millions de dollars dans la chute en septembre d'Amaranth, provoquée notamment par des paris risqués sur le marché du gaz naturel.

Selon la loi américaine en vigueur, les fonds spéculatifs, qui rassemblent des capitaux privés, ne sont pas soumis aux mêmes règles de transparence sur leurs activités que les maisons de courtage ou les entreprises cotées en Bourse.

Autrefois réservés à de riches investisseurs privés, ces fonds comptent maintenant parmi leurs participants des fonds de retraite et des universités.

Richard Blumenthal a demandé aux parlementaires de relever le montant minimum de capital requis pour rejoindre un hedge fund, à deux millions de dollars, et suggéré que le revenu des investisseurs corresponde au moins au double des sommes investies.

Mme Thomsen a toutefois souligné la difficulté d'enquêter sur les fonds spéculatifs en raison des stratégies complexes qu'ils utilisent pour leurs placements.

Avant la faillite d'Amaranth, celle de Long Term Capital Management (LTCM) en 1998 avait menacé la stabilité des marchés financiers mondiaux et provoqué une intervention de la banque centrale américaine pour empêcher une propagation. LTCM comprenait notamment deux lauréats du Prix Nobel d'économie parmi ses dirigeants.

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