En plus de s'ouvrir aux communautés culturelles, on parle de plus en plus anglais au Mouvement Desjardins, particulièrement dans le domaine de l'assurance de personnes.

En plus de s'ouvrir aux communautés culturelles, on parle de plus en plus anglais au Mouvement Desjardins, particulièrement dans le domaine de l'assurance de personnes.

Au siège social de Lévis, plusieurs employés de Desjardins Sécurité financière (DSF) sont affectés à répondre aux demandes de milliers de nouveaux assurés anglophones. Cette filiale a signé au cours des derniers mois d'importants contrats pour la vente d'assurance collective au Canada anglais.

Depuis le mois d'août, DSF couvre les 36 000 employés et retraités du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador. Cette percée majeure dans la marché anglophone a suivi l'obtention d'un autre contrat important pour les assurances collectives du personnel de soutien du gouvernement de la Colombie-Britannique.

Le nouveau président de Desjardins Sécurité financière, Richard Fortier, entend poursuivre l'expansion de la société sur le marché des autres provinces entreprise sous le président sortant François Joly. "Je n'ai pas l'intention de changer le plan d'affaires. J'ai travaillé à le préparer", a dit celui qui a occupé les fonctions de vice-président au cours des 12 dernières années.

L'objectif est clair : la compagnie veut doubler ses parts de marché hors Québec tout en augmentant sa présence au Québec avec des nouveaux produits d'assurance autres que l'assurance-vie. On mise sur la signature de gros contrats d'assurance collective.

"On pourrait acquérir une autre compagnie, mais il est très difficile de faire une acquisition. Il y en a très peu qui ont une taille intéressante et on n'est pas les seuls intéressés à faire une acquisition. Aussi, il faut être deux pour danser", a résumé M. Fortier.

Pour l'heure, DSF n'est pas un gros joueur à l'extérieur du Québec. La société ne détient que 6,8 % des parts du marché canadien en incluant sa position intéressante au Québec, où elle occupe 18 % du marché.

En plus de générer des revenus de primes de près de 80 millions $, l'obtention du contrat des employés du gouvernement terre-neuvien a permis de créer quelques dizaines d'emplois à Lévis. Au cours des cinq dernières années, la société a créé près de 600 nouveaux emplois dans la grande région de Québec.

DSF est un gros employeur privé dans la grande région de Québec. À Lévis, ils sont près de 2000 et environ 300 de l'autre côté de la rive. "Il y a 750 cadres et professionnels dans la région", a souligné le directeur des communications, Claude Beauchamp. On y trouve des actuaires, des comptables, des vérificateurs et aussi beaucoup de personnel à l'informatique.

DSF occupe en plus en bonne partie un immeuble laissé vacant sur la rue des Commandeurs à Lévis à la suite de la restructuration. "Sans cet immeuble, nous aurions dû faire construire un autre module à notre immeuble de la rue des Commandeurs", a indiqué M. Fortier.

L'impact économique de la présence de cette société d'assurances est majeur. La masse salariale des employés dans la région frôle les 100 millions $ grâce en partie à des contrats provenant d'autres provinces.

La croissance de la compagnie d'assurances s'est accompagnée d'une forte rentabilité. De 2002 à 2005, les bénéfices de DSF ont presque doublé, passant de 79,2 à 159,7 millions $. Le taux de rendement a bondi de 10,4 à 24,9 %.

Avec un plafonnement de la rentabilité des caisses, les excédents des filiales du Mouvement Desjardins dont celle des assurances de personnes occupent une part grandissante de l'ensemble des excédents du Mouvement. En 2005, les profits de DSF ont représenté 15 % de tous les excédents réalisés par le Mouvement Desjardins.

Les profits de DSF ne se traduisent pas encore en gains directs pour les caisses et en ristournes pour les membres. La société doit engranger une bonne partie de ses profits pour se conformer aux normes et être en mesure de faire face à ses obligations.

"L'augmentation de nos ventes hors Québec nous permet de réduire nos coûts unitaires et d'offrir des produits d'assurances à un prix intéressant pour les membres des caisses", a souligné M. Fortier.

ppelchat@lesoleil.com

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