Le recul de la valeur des terres agricoles enregistrée au Québec depuis au moins trois ans, n'est pas étranger aux importants problèmes que connaissent les producteurs de porcs et de céréales.

Le recul de la valeur des terres agricoles enregistrée au Québec depuis au moins trois ans, n'est pas étranger aux importants problèmes que connaissent les producteurs de porcs et de céréales.

Financement agricole Canada (FAC) qui publie deux fois l'an des statistiques sur la valeur des terres agricoles, indique qu'au terme du premier semestre de 2006, la situation au Québec s'est légèrement améliorée grâce à un petit bond de 0,6 %.

Au cours du semestre précédent qui a pris fin en décembre 2005, la valeur des terres agricoles québécoises était au neutre, affichant aucun gain et aucun recul.

Les spécialistes de FAC attribuent ce phénomène à la situation problématique que vivent les producteurs de porcs et de céréales. "Les prix du porc et des céréales, constatent-ils, demeurent bas, ce qui diminue la trésorerie et, par conséquent, l'argent disponible pour procéder à des investissements."

Toutefois, le marché des terres d'agrandissement demeure toujours actif. On explique qu'il est en partie alimenté par les éleveurs qui doivent se conformer aux normes environnementales.

Toutefois, comparativement à ce qui se passait il y a pas tellement longtemps où les ventes de terres agricoles connaissaient un essor sans précédent au Québec, ces éleveurs qui se servaient de ces terres pour fins d'épandage, ont décidé aujourd'hui de mettre la pédale douce.

"De plus, précise FAC, pour les zones à valeur élevée, les producteurs ont commencé à exploiter une solution alternative, soit le traitement des lisiers."

Cette situation contraste grandement avec la flambée de la valeur des terres agricoles enregistrée en 1996-1997. On note ainsi qu'à la fin de l'année 1996, la valeur des terres agricoles québécoises avait enregistré une hausse de 11,2 %. Jusqu'à la mi-2002, la hausse de la valeur de ces terres a fluctué entre 4 % et 6,8 %.

Le déclin de la valeur de ces terres a commencé à se manifester au cours du dernier semestre de 2002, alors qu'elle enregistrait une maigre hausse de 1,9 %. Après un regain de vigueur au cours de la première partie de 2003 alors que la valeur des terres a grimpé à 2,7 %, elle n'a jamais par la suite dépassé une croissance de 2 %.

Avec la livraison des dernières données, le Québec se retrouve loin derrière la moyenne canadienne qui présente une hausse de 2,1 % au terme du premier semestre de cette année. La Colombie-Britannique semble avoir remplacé le Québec au chapitre de la croissance de la valeur des terres agricoles. Pour un deuxième semestre consécutif, la valeur des terres dans cette province affiche une croissance légèrement supérieure à 10 %.

Seule la province de l'Île-du-Prince-Édouard affiche une performance inférieure à celle du Québec. En fait, aucune fluctuation de la valeur des terres a été enregistrée. Après le Québec, c'est en Saskatchewan, que la hausse de la valeur des terres a été la plus faible avec une augmentation de 0,8 %.

rlacombe@lesoleil.com

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