Le Conference Board du Canada prévoit des jours meilleurs pour l'industrie aéronautique canadienne, malmenée ces derniers mois par un huard particulièrement vigoureux.

Le Conference Board du Canada prévoit des jours meilleurs pour l'industrie aéronautique canadienne, malmenée ces derniers mois par un huard particulièrement vigoureux.

Dans un rapport semestriel intitulé Industrial Outlook: Canada's Aircraft and Aircraft Parts Industry, le Conference Board prévoit que les profits de l'industrie aéronautique canadienne doubleront en 2006. En 2005, ces profits se sont établis à 398 millions de dollars. En 2006, ils devraient atteindre 801 millions.

Le problème, c'est que ces chiffres sont bien inférieurs à ce que le Conference Board prévoyait il y a seulement six mois, soit des profits de 798 millions pour 2005 et de 1,15 milliard pour 2006.

«Nous avons un dollar plus fort qui a réduit le niveau des profits», fait observer le directeur des notes de conjoncture industrielle du Conference Board du Canada, Louis Thériault, en entrevue téléphonique.

Selon le Conference Board, l'avenir de l'industrie est un peu plus prometteur en raison d'une certaine amélioration de la santé des grands transporteurs mondiaux. Le trafic passager a augmenté de 7,6 % en 2005 et devrait augmenter de 6,7 % cette année, alors que le taux d'occupation continue de s'améliorer, notamment en Amérique du Nord.

L'explosion des prix du carburant a fait mal aux transporteurs, mais ces derniers devraient commencer à récolter les fruits de leurs efforts de rationalisation.

Le Conference Board estime que l'industrie aéronautique canadienne devrait également bénéficier de la demande croissante provenant des marchés émergents comme l'Inde et la Chine.

L'amélioration de la situation de l'industrie aéronautique canadienne devrait se refléter dans l'emploi, mais avec un certain délai. C'est ainsi qu'après une diminution de 15 % en 2006, le nombre d'emplois devrait croître de 6,7 % en 2007 et de 4,7 % en 2008. Entre 2006 et 2010, le nombre d'emplois du secteur devrait ainsi augmenter de 10 000.

Les spécialistes québécois de l'emploi en aéronautique, comme Serge Tremblay du Comité sectoriel de main-d'oeuvre en aérospatiale et Yves Legault de l'Institut de formation aérospatiale, s'étonnent cependant de la diminution de 15 % de l'emploi prévue par le Conference Board en 2006.

«Il y a moins d'urgence à combler les postes, mais il y a encore beaucoup de postes à combler», affirme M. Tremblay.

Louis Thériault, du Conference Board, croit que la diminution d'emplois a surtout eu lieu à la fin de 2005 et au début de 2006 et qu'elle provient d'efforts de rationalisation. Il rappelle que plusieurs emplois ont été perdus chez Bombardier, un important acteur de l'industrie.