BHP Billiton (BHP) fait du charme à son concurrent direct.

BHP Billiton [[|ticker sym='BHP'|]] fait du charme à son concurrent direct.

Le premier groupe minier mondial a lancé, lundi, une opération séduction sur les actionnaires du numéro deux Rio Tinto [[|ticker sym='RTP'|]] qu'il veut acheter, arguant des perspectives économiques de l'Inde et de la Chine pour qu'ils l'aident à convaincre Rio Tinto d'ouvrir des discussions.

BHP Billiton a proposé la semaine dernière de racheter Rio Tinto à raison de trois actions BHP pour une Rio Tinto, soit 152,3 G$ aux cours du 31 octobre.

Le groupe ainsi créé aurait une capitalisation géante de quelque 380 G$, ce qui en ferait la quatrième entreprise mondiale (aux cours actuels) derrière Petrochina, Exxon Mobil et General Electric.

«C'est un événement comme il s'en produit une fois par siècle», a assuré lundi Marius Kloppers, le nouveau directeur général de BHP Billiton.

BHP promet au passage un rachat d'actions de 30 G$ après la fusion éventuelle, de nature a intéresser fortement les actionnaires.

Il les assure par ailleurs qu'entre les économies liées à la suppression des doublons et l'accroissement du bénéfice, la fusion permettrait des synergies de 3,7 G$ par an à l'horizon de sept ans.

BHP a assuré avoir passé «un temps considérable sur la formulation de sa proposition», et «avoir une grande confiance» dans la possibilité de voir cette offre aboutir.

En particulier, le groupe estime que les questions de concurrence «ne devraient pas soulever de problème important, et que ceux-ci pourraient être aisément réglés le cas échéant», en neuf à douze mois néanmoins.

Alors que le groupe deviendrait le premier producteur mondial de minerai de fer, M. Kloppers a insisté «sur l'importance prépondérante de la production d'acier chinoise» et sur «l'influence de la Chine sur la croissance de l'acier mondial»

«ll y a dix ans la Chine produisait 100 M de tonnes par an, soit 13% du total mondial et l'équivalent des États-Unis à l'époque; en 2006 elle en a produit environ un tiers contre seulement 8% pour les États-Unis» a-t-il énoncé, disant s'attendre « ce que la demande continue pendant encore longtemps»

M. Kloppers a également insisté sur l'Inde : «tandis que la Chine capte tous les gros titres, l'Inde montre des caractéristiques fondamentales similaires et deviendra à un moment ou un autre aussi visible que la Chine», a-t-il assuré. Il a rappelé que le chiffre d'affaires de BHP Billiton en Inde en 2007 avait représenté, en volumes vendus, le même qu'en Chine il y a cinq ans.

Rio Tinto fait cependant la sourde oreille pour l'instant, après avoir estimé la semaine dernière que l'offre la sous-estimait de manière importante. Cependant le numéro deux ne s'est exprimé que sur le prix, pas sur la logique de l'offre.

Et un responsable du groupe a indiqué sous couvert d'anonumyat à l'agence Thomson Financial, lundi, que le rejet de l'offre était «une question de valeur».

Marius Kloppers a refusé lundi d'indiquer si la proposition de rachat de BHP Billiton pourrait devenir hostile, ni si son montant serait augmenté.

«Nous sommes au début du voyage, et comme je l'ai déjà dit nous sommes patients, notre seul objectif (actuellement) est de faire part aux gens de cette proposition d'une valeur unique et d'amener Rio Tinto à engager les discussions», a-t-il indiqué.