Pratt et Whitney Canada garde le cap. Les changements à la direction du motoriste n'entraîneront aucun changement de stratégie, ont assuré d'une même voix Alain Bellemare et John Saabas, mardi, au Salon de l'aéronautique du Bourget, près de Paris.

Pratt et Whitney Canada garde le cap. Les changements à la direction du motoriste n'entraîneront aucun changement de stratégie, ont assuré d'une même voix Alain Bellemare et John Saabas, mardi, au Salon de l'aéronautique du Bourget, près de Paris.

M. Bellemare a récemment été promu premier vice-président chargé de la stratégie et du développement de Pratt & Whitney aux États-Unis.

Il vit désormais au Connecticut, où se trouve le siège social du groupe United Technologies [[|ticker sym='UTX'|]]. S'il demeure président de la filiale canadienne, c'est son vice-président exécutif qui prendra en main les opérations.

Mardi, c'est côte à côte qu'ils ont rencontré la presse.

«Nous travaillons ensemble depuis dix ans, a rappelé John Saabas. La stratégie qu'on a mise en place tous les deux ne connaîtra pas de gros changements.»

Pas de bouleversements en vue donc, pas d'agrandissements non plus, l'objectif étant de «maximiser les opérations» à Montréal et dans le reste du Canada.

«On va remplir l'usine de Montréal pour l'utiliser au maximum. On garde celle de Saint-Hubert complètement occupée, a poursuivi John Saabas. Environ 45% de nos ingénieurs sont à Montréal. Le siège social reste à Montréal. Ce sont des choses qui ne vont pas changer.»

«Nous continuerons aussi à centraliser nos activités de recherche et développement à Longueuil et Mississauga, a renchéri Alain Bellemare. Pour nous, c'est le nerf de la guerre.»

Il faut dire que les affaires vont bien. Depuis la fin des années 90, le chiffre d'affaires du motoriste canadien, qui emploie 7000 personnes au Canada, est passé de 1 à 3 G$ environ.

Cette année, Pratt et Whitney a produit plus de 3000 moteurs, comparativement à 1200 en 2003, souligne-t-on.

Dans un tel contexte, PWC n'a pas senti le besoin de faire des annonces spectaculaires, comme c'est l'usage au Bourget.

«C'est difficile de faire plus que ce qu'on fait présentement, a lancé Alain Bellemare. Depuis 12 ans, on a "certifié" 60 nouveaux moteurs, cinq par année. Nous avons 21 moteurs en développement. On n'a pas une grosse annonce à faire, mais de nombreux projets qui aboutissent.»

Dehors justement, le géant français Dassaut Aviation exhibe son nouvel avion d'affaires haut de gamme Falcon 7X, un triréacteur équipé du nouveau moteur PW307-A.

«Le premier avion vient juste d'être livré, s'enthousiasme Alain Bellemare. Il y a en plus de 165 de commandés. À raison de trois moteurs par avion, ça fait 500 moteurs de vendus et ça ne fait que commencer.»

À une table voisine au chalet de United Technologies, un autre Québécois: Louis Chênevert.

À 48 ans, l'ancien président de Pratt & Whitney aux États-Unis est devenu président et chef de l'exploitation d'UTC.

George David, le grand patron du conglomérat aux 50 G$ US de chiffres d'affaires, doit lui passer le flambeau l'année prochaine.