Si seulement 10 % de l'énergie consommée dans le monde est renouvelable, surtout grâce à l'hydroélectricité, le solaire et l'éthanol comptent pour une infime partie, moins de 1 %.

Si seulement 10 % de l'énergie consommée dans le monde est renouvelable, surtout grâce à l'hydroélectricité, le solaire et l'éthanol comptent pour une infime partie, moins de 1 %.

Inutile, donc, de chercher à investir comme si les sources fossiles pouvaient être remplacées par de l'énergie renouvelable, estime Fred Sturm, vice-président principal chez Financière Mackenzie.

Mais ce secteur recèle à son avis de plus grandes opportunités de croissance.

Par exemple, l'activité dans le domaine du solaire a progressé à un rythme annuel de 30 % au cours des dernières décennies. Et, pendant la prochaine, il est logique à son avis de croire que ce rythme se maintiendra.

C'est pourquoi, pendant que la valeur des actions de Petro Canada s'établit à environ 10 fois les bénéfices annuels, dans l'énergie solaire, on peut trouver des titres qui se négocient à un multiple de 25 ou 30 fois les profits pour refléter cette croissance.

Autrement dit, dans une perspective d'investissement à court terme, il peut être plus sûr de s'en tenir aux formes traditionnelles d'énergie.

Mais à plus long terme, il est possible de tirer un rendement de la croissance même des activités dans le domaine des énergies vertes.

Le fonds de ressources dont M. Sturm est le gestionnaire investit, à titre d'exemple, dans des sociétés qui produisent au Brésil de l'éthanol à partir de canne à sucre.

Mais il parle aussi de diesel tiré d'huile de palmier en Malaisie.

Un risque

Un risque dont il faut cependant tenir compte est que les pays exportateurs de pétrole sont conscients du fait que certaines technologies deviennent économiquement viables quand le prix du baril de brut atteint la zone 75 à 125 $US.

Ils ont donc intérêt à garder leurs prix sous ce niveau, de façon à ce que les choix de remplacement demeurent coûteux.

Cela, même si 75 % de la croissance future de consommation de pétrole ne pourront être satisfaits qu'en exploitant des réserves situées dans des pays au régime politique qualifié de «difficile» comme en Russie ou au Nigeria.

Fini le brut à 20 $US le baril. Tout nouvel investissement nécessite au moins un prix à 40 $US pour être justifié.

À court terme, le prix se trouve coincé dans une fourchette de 40 à 75 $US et aujourd'hui, à plus de 60 $US, il incorpore donc une bonne prime de risque.

Pour boucler la boucle sur le pétrole, M. Sturm rappelle que l'exploitation des sables bitumineux d'Alberta est rentable à un niveau d'environ 30 $US, si on parle des équipements existants.

Cependant, les coûts ont tellement augmenté (acier, main-d'oeuvre, etc.) que de nouveaux investissements requièrent maintenant un baril à au moins 45 $US.

Mais passons à d'autres sables. Pour fabriquer des panneaux solaires, il faut de la silice (comme dans les puces électroniques) dont la pureté détermine l'efficacité pour capter l'énergie.

L'Allemagne en particulier mène le jeu dans ce domaine. Mais, dans un autre pays pauvre en énergie fossile, le Japon, une société comme Sharp peut tirer avantage de ses connaissances dans le développement d'autres composants électroniques.

Par ailleurs, une société américaine comme Applied Material fournit aussi des équipements à cette industrie.

M. Sturm s'intéresse à d'autres noms comme NEMC aux États-Unis et Wacker en Allemagne pour développer des panneaux solaires moins coûteux et plus efficaces.

Éolien

Au chapitre de l'éolien, la rentabilité est maintenant prouvée, pourvu qu'on utilise les turbines dans les bons corridors, où le vent souffle au moins 30 % du temps.

Mais les pales d'hélices ont besoin de matériaux légers comme la fibre de carbone ou le titanium qui servent en plus à rendre les futurs avions moins énergivores.

Le thème de la conservation et de l'économie d'énergie s'illustre aussi sous diverses formes. Par exemple le retrait graduel des lampes incandescentes, dont l'Australie est un chef de file. L'industrie du néon est la première à en bénéficier, mais le développement de l'éclairage par diodes (ou LED utilisés dans les ordinateurs et téléphones portables) est la suivante, dit le spécialiste.

Il faut, selon M. Sturm, éviter d'investir dans des concepts qui risquent d'engloutir sans cesse des capitaux et plutôt choisir des titres qui peuvent générer des bénéfices soutenus.

On peut toujours garder à l'oeil des opportunités de haut rendement couplé à un risque élevé, mais sans en faire la base de sa stratégie.