La Bourse de Toronto a chuté de plus de 200 points lundi, alors que malgré des signes de croissance économique, les spéculateurs ont décidé d'encaisser leurs profits après avoir enregistré des gains importants depuis un mois.

La Bourse de Toronto a chuté de plus de 200 points lundi, alors que malgré des signes de croissance économique, les spéculateurs ont décidé d'encaisser leurs profits après avoir enregistré des gains importants depuis un mois.

«Si on regarde les 12 derniers mois, l'indice est resté plutôt stable depuis six mois et les attentes étaient à la baisse, et pourtant le marché a ignoré tout cela et atteint des niveaux records, bâtissant sur la base des solides performances des quatre dernières années», a noté David Wolf, de Merrill Lynch Canada.

À Toronto, l'indice S&P/TSX a chuté de 215 points ou 1,6 % à 13 416,7.

Avant la séance de lundi, la Bourse de Toronto avait progressé de 3,5 % au cours du mois, propulsée par les secteurs de l'énergie, des mines et des finances, et avait atteint un niveau record approchant les 13 712 points le 18 avril.

La Bourse de New York a aussi subi des prises de bénéfices après avoir réalisé en avril sa meilleure performance en près de 4 ans.

L'indice Dow Jones des valeurs industrielles a terminé la séance à 13 062,9 points, en baisse de 58 points, soit 0,4%,.

De son côté, l'indice Nasdaq des valeurs technologiques a perdu 32,12 points, soit 1,3%, à 2 525,1.

L'indice élargi S&P 500 s'est déprécié de 12 points ou 0,8 % à 1482,4.

«Je ne vois pas de nouvelle permettant d'expliquer ce recul», a indiqué Peter Cardillo, analyste chez Avalon Partners.

«Le marché a montré des signes de fatigue dernièrement et les données économiques de la journée étaient quelque peu faibles, il peut donc s'agir d'une réaction à retardement», a-t-il estimé.

«Les investisseurs réalisent que l'économie s'affaiblit, que les prix du pétrole sont toujours très élevés et ils prennent leurs bénéfices», a-t-il ajouté.

Le Dow Jones a progressé de 5,7% (708 points) en avril, sa meilleure performance depuis décembre 2003. Il a atteint un nouveau record historique en séance lundi à 13 162,06 points. Le Nasdaq a lui pris 4,3% et le SP 500 a gagné 4,3%.

Le mois de mai pourrait être moins prometteur, selon plusieurs analystes, qui rappellent le vieux dicton du marché «sell in may and go away» (vends en mai et rentre chez toi).

Parmi les indicateurs du jour, les dépenses de consommation ont progressé de 0,3% tandis que les revenus ont augmenté de 0,7%. La hausse s'explique notamment par la progression des salaires (+0,7%), marquée à la fois dans l'industrie et les services.

Les analystes tablaient sur une hausse de 0,5% des revenus comme des dépenses.

Du côté de l'inflation, l'indice mesurant les prix liés aux dépenses de consommation (PCE) a progressé de 0,4% en mars et l'indice de base (hors alimentation et énergie) est resté stable, contre +0,1% attendu par les analystes.

Par ailleurs, les dépenses de construction ont ralenti en mars, progressant de 0,2% par rapport à février alors que les analystes tablaient sur 0,3%. Cependant les chiffres du mois précédent ont été révisés en nette hausse.

Enfin, l'activité industrielle de la région de Chicago a ralenti en avril, avec un indice en baisse à 52,9 points. Les analystes tablaient sur un indice à 55 points.

Dans l'actualité boursière canadienne, Shoppers Drug Mart, qui fait affaire sous le nom de Pharmaprix au Québec, a haussé ses profits de 19 % au cours du dernier trimestre.

Le titre a perdu 0,27 $ ou 0,5 % à 50,59 $.

Du côté des gagnants, l'exploitant de chaînes de restauration rapide MTY a vu son titre se démarquer avec un gain de 0,46 $ ou 5,1 % à 9,46 $.

Au moins un analyste (celui de Research Capital) a rehaussé sa cible sur le titre récemment, peu après l'annonce de forts résultats.