Paul Jenkins, premier sous-gouverneur de la Banque du Canada, et des économistes des plus importantes banques canadiennes font partie des candidats pour remplacer David Dodge lorsque celui-ci quittera la tête de la banque centrale en janvier prochain, soutiennent des analystes.

Paul Jenkins, premier sous-gouverneur de la Banque du Canada, et des économistes des plus importantes banques canadiennes font partie des candidats pour remplacer David Dodge lorsque celui-ci quittera la tête de la banque centrale en janvier prochain, soutiennent des analystes.

M. Dodge, 63 ans, a annoncé tard mercredi soir qu'il ne solliciterait pas un autre mandat de sept ans, ce qui ouvre la porte à des successeurs potentiels de la Banque du Canada même et aussi d'ailleurs. M. Dodge a été le premier candidat de l'extérieur nommé gouverneur depuis la création de la Banque du Canada en 1934.

«Il y a de bons candidats à l'interne et à l'externe», soutient Tim O'Neill, ancien économiste en chef de la Banque de Montréal, dont le nom a été avancé à titre de candidat possible par des analystes qui suivent la banque centrale.

M. Dodge, qui aura 64 ans en juin prochain, a indiqué mercredi qu'il voulait laisser à la banque suffisamment de temps pour trouver un successeur avant la fin de son mandat le 31 janvier prochain.

La banque centrale mettra sur pied un comité de recrutement et nommera un nouveau gouverneur cette année, selon un communiqué publié mercredi.

Parmi les candidats à l'interne, on compte Paul Jenkins, suivant la tradition qui fait en sorte que le lieutenant soit promu au poste de gouverneur, ou le sous-gouverneur Tiff Macklem, indiquent des économistes et des universitaires.

Les candidats de l'extérieur pourraient comprendre Mark Carney, un fonctionnaire du ministère des Finances et ancien sous-gouverneur de la Banque du Canada qui fut aussi banquier d'affaires chez Goldman Sachs Group, de même que Don Drummond, économiste en chef de la Banque Toronto-Dominion.

Jeudi, le Globe and Mail écrivait que le bureaucrate Kevin Lynch pourrait aussi figurer au nombre des successeurs possibles.

La succession de M. Dodge est susceptible de s'avérer une entreprise difficile. C'est qu'il a régné pendant l'un des plus longs épisodes de croissance économique depuis la Deuxième Guerre mondiale et la plus forte appréciation du dollar canadien au cours de la période d'après-guerre.

«David Dodge a abattu beaucoup de travail et il nous manquera», a souligné Ralph Goodale, un ancien ministre libéral des Finances. «Lorsqu'il partira, son successeur n'aura pas la tâche facile», a-t-il ajouté.

Un exploit

Les économistes et les investisseurs reconnaissent que M. Dodge a aidé le Canada à éviter une récession en 2001 en abaissant les taux d'intérêt pour stimuler la croissance économique au moment où les exportations en arrachaient.

Plus récemment, M. Dodge a réussi à faire en sorte que l'inflation demeure près de la cible de 2 % de la banque centrale même au moment où un huard plus fort a affecté les exportations des usines et tandis que le taux de chômage baissait à un creux de trois décennies.

«Il est malheureux que nous le perdions bien que plusieurs sous-gouverneurs ont ce qu'il faut pour le remplacer», a indiqué mercredi Clément Gignac, économiste en chef de la Financière Banque Nationale, à Montréal.