Le Club Méditerranée compte mener à bien d'ici fin 2008 sa stratégie de montée en gamme, qui s'est traduite par une hausse de son chiffre d'affaires annuel, mais la Bourse a sanctionné la baisse du bénéfice opérationnel liée aux coûts de rénovation des villages.

Le Club Méditerranée compte mener à bien d'ici fin 2008 sa stratégie de montée en gamme, qui s'est traduite par une hausse de son chiffre d'affaires annuel, mais la Bourse a sanctionné la baisse du bénéfice opérationnel liée aux coûts de rénovation des villages.

"Le bout du tunnel apparaît enfin. En 2007, nous commencerons à récolter les fruits de la mise en place de notre nouveau modèle économique", a assuré son PDG, Henri Giscard d'Estaing, en présentant les résultats de l'exercice 2005/2006, sans avancer d'objectifs chiffrés pour l'an prochain.

Le chiffre d'affaires, en hausse pour la première fois depuis quatre ans, a progressé de 5,6% à 1,679 milliard d'euros et le résultat net a été positif à 5 millions d'euros, mais les investisseurs ont été déçus par la forte baisse du bénéfice opérationnel (-56,8% à 35 millions d'euros).

Cette baisse s'explique en partie par la diminution de moitié du montant des cessions immobilières (143 M EUR) qui servent à financer la montée en gamme. Le résultat opérationnel est d'ailleurs loin de l'objectif de 100 millions fixé pour cet exercice en mars 2004, avant d'être abandonné par la suite.

L'annonce a été sanctionnée à la Bourse de Paris, où le titre perdait 2,27% à 40,85 euros vers 15H40, dans un marché en légère baisse.

"Les résultats sont globalement inférieurs" aux attentes des analystes, relève le courtier Raymond James dans une note à ses clients.

Interrogé par l'AFP sur ce point, M. Giscard d'Estaing s'est montré serein: "C'est une stratégie à long terme qui prendra du temps", a-t-il dit, en expliquant que "les coûts d'investissement, de marketing et les fermetures temporaires des villages pour rénovation" continuaient à peser sur les résultats.

Le Club Med entend accélérer sa stratégie de montée en gamme: plus de 50 villages on été rénovés depuis cinq ans et une quinzaine le seront dans les deux ans.

Cette année, le groupe a décidé de fermer cinq villages d'entrée de gamme et préparé le passage de sept villages aux normes "4 tridents". Près de 200 millions d'euros sont engagés dans les rénovations et ouvertures de villages.

La hausse du chiffre d'affaires, "malgré un contexte de marché décevant en France et atone en Europe", est surtout due aux augmentations tarifaires pratiquées dans le cadre de la montée en gamme et de la généralisation de la formule "tout compris" (boissons et repas à volonté).

Les dépenses moyennes par client ont ainsi progressé de près de 12% et le revenu par lit disponible (RevPAB) a grimpé de 9%.

En revanche, le nombre de clients du Club Med a baissé de 3,1% à 1,33 million et le taux d'occupation de 0,7 point à 68,2%. "Nous avons perdu des clients qui n'ont pas pu suivre cette montée en gamme", a reconnu M. Giscard d'Estaing.

La fermeture de villages d'entrée de gamme n'a été que partiellement compensée par la progression du nombre des clients "du coeur de cible": la part dans la clientèle des 12% des ménages les plus aisés en France (Top 12) est passé de 35% en 2003 à 69% en 2006.

Après un été plutôt morose, M. Giscard d'Estaing s'est montré "confiant" pour la saison hiver 2007: au 9 décembre, les réservations, exprimées en chiffre d'affaires, étaient en avance de 10,2% par rapport à la même date de l'an dernier, malgré l'enneigement tardif.

La progression des réservations a été particulièrement forte en Asie (+47,4%), dépassant le niveau enregistré avant le tsunami de décembre 2004.

En Asie du sud-est, le Club Med a fait "une percée significative", les clients de Chine, Singapour, Hong Kong et Taïwan ayant augmenté de 20.000 à 72.000. "Il y a un fort potentiel à exploiter", a commenté M. Giscard d'Estaing qui compte monter dans cette région à "plus de 100.000 clients" en 2008.

CLUB MEDITERRANEE

bh/ft/stt