Le consensus exigé par Québec sur les nouvelles heures d'ouverture dans le commerce a plutôt débouché sur une bataille rangée entre les chaînes de supermarchés et les dépanneurs, qui exigent une rencontre d'urgence avec le ministre du Développement économique, Raymond Bachand.

Le consensus exigé par Québec sur les nouvelles heures d'ouverture dans le commerce a plutôt débouché sur une bataille rangée entre les chaînes de supermarchés et les dépanneurs, qui exigent une rencontre d'urgence avec le ministre du Développement économique, Raymond Bachand.

Chez Alimentation Couche-Tard, le vice-président à l'exploitation pour l'est du Canada, Michel Bernard, a presque terminé la formation d'une grande coalition de chaînes de dépanneurs et de petits magasins qui va envoyer une délégation à Raymond Bachand dès cette semaine ou "au plus tard au début de la semaine prochaine, à sa convenance".

Couche-Tard veut limiter l'ouverture des supermarchés de 8h à 21h seulement, sept jours par semaine, pour laisser les dépanneurs et d'autres détaillants faire leur travail, a expliqué Michel Bernard.

Comme la coalition de Couche-Tard pèse lourd, Michel Bernard pourra peut-être plus facilement convaincre Raymond Bachand de le rencontrer que Jean Lortie, président de la Fédération du commerce de la CSN. Ce dernier n'a pas encore obtenu le rendez-vous, sollicité jeudi dernier. La Fédération du commerce ne dénombre que 4000 syndiqués dans l'alimentation, sur les 300 000 membres de la CSN, comparativement aux 40 000 des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC) de la FTQ dans le secteur.

"Le ministre Bachand ne fera pas de commentaires (hier) sur les heures d'affaires", a déclaré hier son porte-parole, Damir Croteau. "C'est un dossier à suivre, par contre, et on va s'en reparler plus tard."

Quant à la porte-parole de la Coalition des chaînes de supermarchés, Linda Lapointe, elle a refusé de nier qu'elle discutait encore avec le ministre. "Tout ce que j'ai à dire, c'est qu'il n'y a pas de changements sur les heures d'ouverture par rapport à la veille, mais (les TUAC) sont d'accord pour changer la loi et faire disparaître le maximum de quatre employés en fin de semaine." Il y a encore un potentiel d'accord, dit-elle.

Joint à l'extérieur entre deux réunions, Michel Bernard a confirmé que sa coalition en formation peut déjà "compter sur un noyau assez important pour passer à l'action. La coalition est solide, avec des acteurs de grande taille, dont les dépanneurs des sociétés pétrolières".

La Fédération du commerce de la CSN n'a par contre pas encore déterminé ses demandes pour le ministre "qui a provoqué une onde de choc" en suggérant de bâtir un consensus sur les heures d'affaires, a déclaré hier Jean Lortie. "La CSN est en réflexion et n'a même pas commencé encore ses consultations."

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