Le gouvernement canadien a démenti vendredi négocier avec le géant américain General Electric (GE) (GE) la vente d'une part minoritaire de la société d'État Énergie atomique du Canada (EACL), contrairement à ce qu'affirmait un quotidien de Toronto.

Le gouvernement canadien a démenti vendredi négocier avec le géant américain General Electric (GE) [[|ticker sym='GE'|]] la vente d'une part minoritaire de la société d'État Énergie atomique du Canada (EACL), contrairement à ce qu'affirmait un quotidien de Toronto.

«Il n'y a pas de négociations en cours avec quelque groupe que ce soit», a déclaré le ministre canadien des Ressources naturelles Gary Lunn.

Citant des sources non identifiées, le quotidien Toronto Star affirmait que M. Lunn avait pris l'initiative de ces discussions en vue de nouer un nouveau partenariat pour EACL d'ici la fin de l'année. «GE croit que l'affaire est dans le sac», disait au journal une source proche du groupe américain.

Le journal ajoutait cependant qu'Ottawa n'écartait pas d'ouvrir le processus de vente à d'autres acteurs, comme le groupe public français Areva, et que M. Lunn s'était entretenu en juin avec la présidente d'Areva, Anne Lauvergeon, et le président de sa filiale canadienne, Armand Laferrère.

«Des groupes nous manifestent de temps à autre leur intérêt pour EACL, comme cela était le cas avec les gouvernements précédents», a précisé le ministre Lunn. «Il n'y a rien de surprenant dans cela compte tenu de la convergence de l'industrie nucléaire dans le monde et des nombreux partenariats et acquisitions qui s'y produisent.»

Selon le Toronto Star, Ottawa voudrait conserver 51% de la branche commerciale d'EACL, ainsi que le contrôle exclusif des activités de recherche et de développement menées au laboratoire de Chalk River (Ontario).

Créée il y a plus de 50 ans, EACL exploite sa propre technologie avec le réacteur Candu (eau lourde et uranium naturel), qui a été vendue à une trentaine d'exemplaires au Canada, mais aussi en Argentine, en Inde, au Pakistan, en Roumanie, en Corée du Sud et en Chine.

EACL, qui coûte très cher au contribuable canadien, ne fait pas le poids dans un marché mondial en pleine concentration, dominé par trois géants (GE, Areva et Westinghouse), soulignait le journal.

D'autres prétendants?

Il y a quelques mois, l'éventualité de privatisation de la société d'État avait suscité de l'intérêt de la part de la firme de génie conseil québécoise SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]].

Le PDG de SNC-Lavalin Nucléaire, Patrick Lamarre, avait alors mentionné que l'entreprise pourrait s'inspirer du partenariat mis sur pied pour la technologie du réacteur nucléaire CANDU, qui a été conçu par Énergie atomique du Canada.

M.Lamarre précisait que l'achat d'EACL serait intéressant pour SNC-Lavalin, puisqu'il lui ouvrirait les portes du secteur nucléaire, qui s'ajouterait aux autres spécialités de la société de génie-conseil.

Quelques semaines plus tôt, en novembre, le Globe and Mail écrivait qu'il y avait deux investisseurs intéressés à contrôler EACL : Bruce Power Inc., de l'Ontario, et la société française Areva N-P.

EACL compte quelque 4000 employés.