Les imprévus climatiques observés l'an dernier sur le territoire québécois ont coûté 34 millions$ à Hydro-Québec. Du jamais vu depuis le grand verglas de 1998.

Les imprévus climatiques observés l'an dernier sur le territoire québécois ont coûté 34 millions$ à Hydro-Québec. Du jamais vu depuis le grand verglas de 1998.

"On peut certes parler d'une année exceptionnelle", a indiqué au Soleil le président d'Hydro-Québec Distribution, André Boulanger.

L'an dernier, les employés de la société d'État ont eu à répondre à un nombre anormalement élevé d'imprévus climatiques en été (orages, tempêtes de vent, etc.) causant des pannes importantes au réseau électrique québécois.

Violents orages

Par exemple, à la fin du mois de juillet, de violents orages balayés par des vents de 150 km/h ont causé plus de 2200 pannes dans la région de Montréal. Au plus fort de la tempête, 470 000 abonnés étaient privés de courant.

Pour répondre à la demande, la société d'État a même eu recours à des équipes de techniciens du Vermont, du Nouveau-Brunswick et de l'Ontario afin de raccourcir les délais d'attente avant de rebrancher les abonnés.

Hydro-Québec prévoit normalement sept jours d'imprévus majeurs par année pour des coûts estimés à 8 millions $. L'an dernier, la société d'État a eu à composer avec 17 jours d'événements majeurs. Résultat : la facture a quadruplé à 34 millions $.

Chez Hydro, on avoue n'avoir rien vu de tel depuis l'épisode du grand verglas survenu en janvier 1998. "C'est énorme. Dans certains cas, nos équipes ont dû travailler pendant six jours pour rétablir le courant", a expliqué M. Boulanger.

Lors de l'épisode de verglas survenu en 1998, Hydro avait compté 34 jours d'événements majeurs. Le verglas qui s'était abattu sur le Québec avait alors causé des dégâts pour plus de 300 millions $ au réseau d'Hydro.

Changements climatiques ?

Avant d'imputer toutes ces sautes d'humeur de Dame Nature aux fameux changements climatiques, la société d'État préfère pour l'heure ne pas sauter aux conclusions. "On a beaucoup de débats à l'interne, mais nous n'avons pas encore assez de données historiques pour dire si tout est lié aux changements climatiques. Une année exceptionnelle ne fait pas une tendance", ajoute M. Boulanger.

À titre de référence, l'année 2004 aura été très "calme" pour les équipes d'urgence d'Hydro, qui ont enregistré peu d'imprévus climatiques dans leurs carnets.

La société d'État soutient que ces aléas climatiques ne devraient pas avoir d'impact sur les tarifs d'électricité. Des provisions exceptionnelles sont d'ailleurs prévues à cet effet dans le budget du distributeur.