Le huard a perdu quelques plumes lundi par rapport à un sommet de 31 ans en comparaison avec la devise américaine dans l'attente de la réunion de la Banque du Canada aujourd'hui.

Le huard a perdu quelques plumes lundi par rapport à un sommet de 31 ans en comparaison avec la devise américaine dans l'attente de la réunion de la Banque du Canada aujourd'hui.

La banque centrale canadienne laissera son taux directeur inchangé à 4,5% selon tous les 24 analystes sondés par Bloomberg.

Les décideurs de la Banque du Canada avaient aussi gardé le taux directeur au même niveau le 5 septembre dernier tandis que la faiblesse économique aux États-Unis constituait une menace pour les exportations canadiennes.

Dans leur déclaration d'accompagnement, ils avaient également omis de faire une suggestion quant à une éventuelle hausse des taux d'intérêt.

«Ce sera difficile pour la Banque du Canada de commencer à relever les taux dans le contexte actuel», croit Christian Dupont, un cambiste de la Société Générale, à Montréal.

«Les conditions de crédit sont encore fragiles, ajoute-t-il, et la vigueur du dollar canadien exécute une partie du travail de resserrement pour la banque centrale.»

Lundi, le huard a glissé de 34 centièmes à 1,0242 $ US, alors que plus tôt dans la journée, il avait atteint 1,0302 $ US, un sommet depuis octobre 1976.

Le huard a atteint la parité avec le dollar américain le 20 septembre dernier, ce qui constituait une première depuis 1976.

Le dollar canadien a écopé lundi au moment où les marchés boursiers étaient en baisse aux États-Unis et au Canada à la suite d'un rapport de Citigroup voulant que les défauts de paiement affecteront l'industrie financière pendant le reste de l'année et au moment où le pétrole brut atteignait le prix record de 85,48 $ US le baril.

Les contrats à terme sur les taux d'intérêt au Canada donnent à penser que la Banque du Canada adoptera une position d'attente jusqu'à l'an prochain.

Les contrats à terme sur les acceptations bancaires de mars présentaient lundi un taux de rendement de 4,71%, en hausse par rapport à 4,40% le 7 septembre dernier.

La devise canadienne était en baisse hier par rapport à 12 des 16 devises les plus activement transigées alors qu'elle s'appréciait par rapport aux dollars néo-zélandais et australiens et par rapport au real brésilien et au rand sud-africain.

Un rapport publié lundi montre que l'indice des indicateurs économiques avancés a grimpé de 0,4% en septembre, soit davantage que ce que les économistes avaient prévu, en raison de la demande des consommateurs.

Les ventes de meubles et d'appareils électroménagers ont progressé de 1,2% et celles d'autres biens durables ont augmenté de 0,6%, précisait hier Statistique Canada à Ottawa.

Certains indicateurs techniques laissent percevoir une certaine faiblesse du dollar canadien.

Ainsi, l'indicateur de force relative (IFR) de 14 jours appliqué au dollar canadien a terminé au-dessus de 70 au cours du dernier mois.

Les cambistes considèrent qu'une valeur affichant un IFR au-dessus de 70 se situe plus près d'un changement dans son erre. Le huard présentait hier un IFR d'environ 74.

«Il semble que la devise soit quelque peu surachetée, estime M. Dupont. Les positions spéculatives sont à un sommet record. Il se peut que certains investisseurs ne souhaitent pas demeurer dans un train surchargé.»

Les fonds spéculatifs et les grands spéculateurs possèdent des contrats à terme records pariant sur une progression du huard.

Les positions longues nettes ont fait l'objet de 83 001 contrats au cours de la semaine s'étant terminé le 9 octobre dernier comparativement à 69 179 contrats la semaine précédente au Chicago Mercantile Exchange, selon la Commodity Futures Trading Commission, de Washington.

Une position longue constitue un pari qu'une devise va s'apprécier.

C'est le huard qui a offert la meilleure performance par rapport au dollar américain cette année, s'appréciant d'environ 20%. Il a été en progression au cours des six dernières semaines, sa plus longue séquence de la sorte depuis mai dernier.