La Banque Scotia parle de risque d'une éventuelle baisse des prix dans l'immobilier résidentiel.

La Banque Scotia parle de risque d'une éventuelle baisse des prix dans l'immobilier résidentiel.

Les prix des habitations au Canada pourraient à nouveau baisser même si les données de base du marché de l'habitation sont encore très bonnes, estime la Banque Scotia.

Ce risque provient de «la persistance de conditions d'offre et de demande serrées» qui a porté les évaluations réelles des habitations au-dessus de leur tendance à long terme, indique le document intitulé Perspectives du secteur immobilier, publié jeudi par Études économiques Scotia.

Les auteurs du rapport soutiennent qu'il ne fait pratiquement aucun doute que les tendances actuelles ne pourront pas se maintenir.

«Le chômage est faible, l'immigration est forte et les taux d'inoccupation des appartements sont peu élevés», a affirmé l'économiste principale chez Études économiques Scotia, Adrienne Warren. Il y a peu de données qui font croire à un excédent de mises en chantier ou à un cycle spéculatif, a-t-elle souligné.

«Le secteur est aussi très peu directement exposé aux prêts à risque. En effet, ce genre de prêts ne représentait qu'environ 5% des hypothèques au Canada au cours des dernières années, comparativement à quelque 20% aux États-Unis.»

Mme Warren a expliqué que, dans une perspective à long terme, de plus en plus de données indiquent qu'il y a surévaluation du prix des maisons dans certaines parties du pays, signe avant-coureur d'une conjoncture à la baisse.

Plus le prix des maisons excède les données économiques de base sous-jacentes, plus le risque d'une éventuelle correction est grand, a-t-elle ajouté.

«Dans les 15 villes étudiées pour la rédaction de ce rapport, les prix actuels, rajustés en fonction de l'inflation, sont supérieurs à leur tendance à long terme, à l'exception de St. John's (T.-N.-L.). Au milieu de l'année, l'écart moyen national était d'environ 8 %. Toutefois, on constate d'importantes variations régionales: l'écart est de 1% à Ottawa alors qu'il est de 25% à Edmonton.»

Les sommets de 1976 et de 1989 sur le marché de l'habitation ont été tous deux suivis d'un certain rajustement des prix réels. En 1976, les prix des maisons au pays dépassaient de 12% leur tendance à long terme, alors qu'en 1989, l'écart était de 18%.