La juge qui préside le procès où l'ex-baron de la presse Conrad Black est accusé de fraude a rejeté mercredi une demande des avocats de la défense qui souhaitaient un retour à la barre du témoin vedette David Radler.

La juge qui préside le procès où l'ex-baron de la presse Conrad Black est accusé de fraude a rejeté mercredi une demande des avocats de la défense qui souhaitaient un retour à la barre du témoin vedette David Radler.

Les avocats de la défense avaient réclamé de pouvoir interroger à nouveau l'ancien bras droit de Black après avoir découvert, selon leurs affirmations, des preuves démontrant qu'il pourrait avoir menti au jury lors de ses précédentes apparitions devant le tribunal de Chicago.

Depuis le début de la comparution de Radler, sa crédibilité a été la cible de multiples attaques.

Les avocats de la défense ont ensuite soutenu qu'ils disposaient de preuves indiquant que le témoin vedette avait bénéficié de conseils juridiques concernant la possibilité qu'en retour de sa collaboration avec la poursuite, il puisse éventuellement purger sa peine de prison dans un établissement carcéral canadien. Une telle situation pourrait lui valoir une remise en liberté après quelques mois seulement.

«Que M. Radler ait eu au sein de son équipe juridique le principal avocat canadien expert des libérations conditionnelles démontre qu'il avait un biais, un motif et un intérêt à témoigner pour le compte de la poursuite, avaient déclaré les avocats de la défense. Cela met aussi en doute l'ignorance qu'il proclamait concernant les règles canadiennes de (...) remise en liberté conditionnelle.»

Mercredi, la juge Amy St. Eve a décidé, 24 h plus tôt que prévu, que Radler ne reviendrait pas à la barre à nouveau.

La magistrate a estimé que si les avocats de la défense avaient pris la peine de s'informer, ils auraient pu découvrir plus tôt l'existence de ces échanges avec un avocat canadien. Mme St. Eve a ajouté que l'avocat canadien de Black, Edward Greenpsan, a fait un bon travail lors de son contre-interrogatoire de Radler, et que toute cette affaire est d'importance secondaire.

Le gouvernement américain a déjà fait savoir qu'il ne s'opposerait pas à ce que M. Radler puisse purger sa peine au Canada, en vertu d'une entente réciproque qui existe entre les deux pays.

Par ailleurs, la juge St. Eve a rejeté la demande d'annulation de procès soumise par Ronald Safer, l'avocat de Mark Kipnis, un des co-accusés de Black.

Me Safer dénonçait que les jurés aient entendu, au début du procès, que son client a reçu 150 000 $ pour son rôle dans le détournement supposé des paiements de non-concurrence, alors que Radler a précisé que cette somme lui avait été versée pour la qualité de son travail.

Me Safer a tenté de faire valoir que les affirmations des avocats du gouvernement ont porté préjudice à l'impartialité du jury face à son client, un argument que la juge n'a pas retenu.