Ils ont commencé par faire du pain; puis, parce qu'ils sentaient un besoin urgent d'avoir des accessoires de boulangerie plus modernes, comme les étuves, les «mouleuses», les «peseuses» et les fours, ils ont décidé d'en importer, d'en fabriquer et d'en faire le commerce; puis ils ont vendu des boulangeries intégrées dans le monde entier. Des boulangeries complètes, clés en main.

Ils ont commencé par faire du pain; puis, parce qu'ils sentaient un besoin urgent d'avoir des accessoires de boulangerie plus modernes, comme les étuves, les «mouleuses», les «peseuses» et les fours, ils ont décidé d'en importer, d'en fabriquer et d'en faire le commerce; puis ils ont vendu des boulangeries intégrées dans le monde entier. Des boulangeries complètes, clés en main.

En 1991, une de leurs entreprises, est même parvenue à percer le marché de la Russie communiste avec la livraison de 54 boulangeries intégrées à Leningrad.

Leur nom: Doyon, les frères Doyon. Des Beaucerons. Plus précisément de Saint-Côme, le dernier village avant la frontière américaine.

Jacques Doyon a précisé récemment au Soleil que les fours Doyon, que l'on fabrique toujours à Saint-Côme, sont aujourd'hui commercialisés dans 66 pays .

Jacques est le troisième des neuf enfants de Gustave Doyon, le créateur de «la dynastie de la doyonnerie». Cinq gars et quatre filles. De ces cinq garçons il en reste trois, Jacques, Raymond et Maurice.

Jacques a fait carrière dans la fabrication de l'équipement, Raymond, dans l'industrie de la boulangerie et Maurice, dans la fabrication des fours Doyon, en achetant ce qui appartenait à Jacques.

L'ancêtre, Gustave Doyon, avait d'abord été cook dans les chantiers sur le bord des frontières américaines, dans la Beauce et dans le Maine, avant d'acheter une petite boulangerie en haut de la côte de Saint-Côme d'un monsieur Rhéaume en 1928. C'est là qu'il commença à fabriquer du pain. Le pain Favori. Téléphone de la boulangerie: 34.

En même temps qu'il fabriquait son pain, Gustave qui connaissait un de ses chums, boulanger à Lewiston dans le Maine, John Poulin, s'est mis à faire le commerce, au Canada, avec son beau-frère Marcel Giraudo, des accessoires de boulangerie qu'ils achetaient aux États-Unis. Du neuf et de l'usagé.

C'est ainsi que la compagnie Équipements Doyon s'ajouta à la Boulangerie Doyon en 1947, il y a 60 ans.

Mais la famille Doyon, qui voyait très grand, devait rapidement prospérer dans le domaine de la boulangerie et acheter à peu près toute la compétition qu'on trouvait dans la région jusqu'à Québec. Raymond, un des fils de Gustave, prend le développement de l'industrie de la boulangerie en main.

Le pain Léo devient du pain Doyon, comme le pain Gai Luron, le pain Durivage, le pain Bon Matin, et bien d'autres sortes de pains qui, finalement, s'uniront pour être connues sous le nom de pain Multimarques, une des plus grandes boulangeries du Canada. Les Doyon devaient la vendre il y a quelques années.

Ce n'est qu'au milieu des années 70 que Les Équipements Doyon commencera à fabriquer ses propres fours sous l'initiative de Jacques Doyon. À compter de ce moment, Maurice Doyon se joint à son frère, Jacques.

L'entreprise se met alors à développer le marché de l'exportation grâce à l'installation d'un système intégré de ventilation réversible pour fours et étuves appelé Jet Air.

En 1992, Jacques Doyon, rue Bouvier, ouvre à Québec, avec son fils Denis, un magasin d'équipements de petites boulangeries et de pâtisserie (bake-off), Distribution Doyon. Le commerce déménagera sur le boulevard Hamel, près des Encadrements Sainte-Anne, dans quelques semaines.

Depuis 2000, le fils de Maurice Doyon, Karl Doyon, s'est joint comme actionnaire de l'entreprise Les Équipements Doyon.

Mais la «dynastie de la doyonnerie» est présente dans une autre branche du même arbre. Au début des années 80, un autre des frères Doyon, Gaby, aujourd'hui décédé, devait fonder avec ses fils Dany et Richard, la compagnie Doyon et fils, spécialisée dans la vente d'équipement pour les cuisines dans les hôtels, les restaurants et les institutions. Ils viennent tout juste de déménager dans la rue Marais à Québec.

Aujourd'hui, les deux frères aînés ont pris leur retraite, mais le plus vieux des deux, le doyen du pain, le chef de la dynastie, Jacques, 72 ans, fait toujours du pain, il possède sa petite boulangerie personnelle aménagée dans son domicile dans la 10e Rue à Saint-Côme. «Du sacré bon pain tu sauras!»