Greenpeace invite les compagnies forestières et les gouvernements à ne pas se limiter à régler la crise qui sévit actuellement dans le secteur des pâtes et papiers, mais à faire preuve d'une vision à long terme, à défaut de quoi les problèmes resurgiront avec une vigueur inégalée.

Greenpeace invite les compagnies forestières et les gouvernements à ne pas se limiter à régler la crise qui sévit actuellement dans le secteur des pâtes et papiers, mais à faire preuve d'une vision à long terme, à défaut de quoi les problèmes resurgiront avec une vigueur inégalée.

À l'heure actuelle, les fermetures d'usines nombreuses, dans diverses régions du Québec, condamnent au chômage des milliers de travailleurs.

La sortie de crise, estiment Greenpeace et le chercheur Hugo Asselin, de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, doit prendre en compte l'environnement, ont-ils fait valoir jeudi en conférence de presse.

Au lieu d'attribuer aux groupes de protection de l'environnement une partie du blâme pour les nombreuses fermetures d'usines du secteur des pâtes et papiers, les forestières devraient investir en recherche et développement pour développer des produits plus concurrentiels, à valeur ajoutée, a fait valoir M. Asselin, chercheur en écologie forestière et en foresterie autochtone.

Mélissa Filion, responsable de la forêt boréale chez Greenpeace, a pour sa part affirmé que les contraintes environnementales ne sont pas la cause des crises forestières, contrairement à ce que soutiennent politiciens et porte-parole de l'industrie.

M. Asselin attribue plutôt la crise actuelle aux hausses du coût du pétrole, à la vigueur du dollar canadien et aux baisses des prix du bois d'oeuvre et du papier journal.

«Ce n'est pas la première crise dans le secteur forestier au Québec, il y en a eu plusieurs autres. Celle-ci est qualifiée de pire que les précédentes en partie en raison des contraintes environnementales», a dénoncé Mme Filion.

«Est-ce que protéger l'environnement signifie réellement des pertes d'emplois? Est-ce qu'en protégeant la forêt on ignore l'aspect social? Gérer la forêt de façon saine et responsable, est-ce que ça ne pourrait pas plutôt générer des emplois à long terme?» a-t-elle demandé.

M. Asselin a signalé que le Québec a moins de la moitié de la moyenne mondiale en aires protégées, que la réduction de 20 pour cent de la quantité du bois pouvant être coupé annuellement n'est qu'un retour à la normale après une surexploitation de la forêt québécoise au cours des 15 dernières années.

«En 2005, les volumes de bois coupés ont atteint un record sur une période d'environ de 25 ans», a-t-il soutenu.

Le chercheur estime que les compagnies forestières, aidées par les gouvernements, devraient augmenter les fonds en recherche et développement pour de nouveaux modes d'aménagement et de nouveaux produits de deuxième et troisième transformations.

«Pour le deux par quatre et le papier journal, le Canada et le Québec ne sont plus compétitifs sur le marché international», a-t-il asséné.

Pour sa part, Mme Filion a invité les gouvernements à créer un fonds pour aider les communautés qui ne dépendent que de l'industrie forestière à diversifier leur économie afin qu'elles puissent y ajouter l'aspect conservation.