Un lecteur s'interroge: «J'aimerais bien savoir quel est le moyen le plus économique de retirer de l'argent à l'extérieur du pays.»

Un lecteur s'interroge: «J'aimerais bien savoir quel est le moyen le plus économique de retirer de l'argent à l'extérieur du pays.»

C'est en effet un monde complexe.

Guichet automatique? Avance de fonds sur carte de crédit? Utilisation de la carte bancaire pour payer ses achats?

Lors d'un retrait dans un guichet automatique à l'étranger, il faut compter avec quatre types de frais.

Il y a d'abord les frais de transaction habituels. Ce coût — 0,55 $ par exemple — est habituellement couvert par notre forfait mensuel.

On y ajoute le coût d'utilisation d'un réseau étranger, fixé le plus souvent à 3 $ pour les États-Unis et à 5 $ pour l'Europe.

Mais ces frais dépendent des alliances conclues par chaque institution. Ainsi, les clients de la banque Scotia peuvent retirer de l'argent sans frais dans les 1400 guichets de cette institution aux Antilles, au Mexique et en Amérique du Sud. Même chose s'ils utilisent l'un des 32 000 guichets de l'Alliance GAB mondiale.

La banque étrangère à laquelle appartient le guichet utilisé chargera elle aussi des frais variables. «La banque locale peut ajouter une surcharge, qui atteint en moyenne 5$», indique Nathalie Laforest, directrice de produits à la Banque Nationale.

Il faut encore inclure le taux de change du jour, déterminé par chaque banque. À ce taux s'ajoute une commission prélevée par l'institution financière «pour couvrir diverses considérations», comme l'exprime pudiquement un responsable. Ainsi, cette commission est fixée à 2,5% chez Scotia et à 2% chez Desjardins.

La carte de crédit

Autre solution : l'avance de fonds sur carte de crédit. Une carte de crédit pour laquelle on a demandé un numéro d'identification personnelle peut en effet servir au retrait d'argent comptant dans un guichet automatique.

L'avantage: outre l'absence de frais de transaction, les frais reliés à la conversion sont souvent inférieurs. Prenons Visa, par exemple: on applique des frais de 1,8%, contre 2 à 2,5% pour plusieurs institutions financières.

Inconvénient: les intérêts commencent à courir dès le retrait. Pour contourner cet obstacle, certains utilisent le stratagème de verser de l'argent sur la carte avant le départ, pour ainsi créer un solde positif.

Outre le défi de ne pas outrepasser ce solde avec les retraits et les achats, il faut compter avec un autre risque: le voyageur n'est pas protégé contre les fraudes relatives aux avances de fonds à l'étranger.

«Si quelqu'un voit ma carte de crédit et mon NIP lors d'une avance de fonds dans un guichet et s'en sert par la suite, je ne suis pas couvert», prévient Jean-Guy St-Amour, de l'Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC).

Il suggère de vérifier quels comptes sont accessibles avec la carte bancaire, et de retirer l'accès à certains comptes d'usage peu courant — celui dans lequel s'accumule l'argent nécessaire aux paiements des impôts fonciers, par exemple.

Achats directs: carte de crédit ou de débit

Les paiements directs par carte bancaire sont désormais possibles dans de nombreux commerces aux États-Unis, notamment ceux qui affichent le logo NYCE. Les institutions imposeront des frais spécifiques pour chaque transaction à l'étranger. Chez RBC Banque Royale, par exemple, la transaction pourra coûter 0,75 $, selon le type de compte. Au taux de conversion en vigueur s'ajoute ici aussi une surcharge de 2,5 %.

La question de protection contre la fraude se pose encore une fois. «Pour les achats, la protection de base des cartes de crédit couvre les transactions non autorisées partout dans le monde, indique Jean-Guy St-Amour. Pour les achats avec la carte de débit, tout dépend de la politique de l'institution pour les transactions à l'étranger.»

Avec la carte de crédit, on évite les frais de transaction. En outre, il est plus facile de gérer ses dépenses en séparant d'une part les retraits au guichet automatique avec sa carte bancaire et d'autre part les achats effectués avec sa carte de crédit.

«La carte de crédit offre des points, et son taux de change est probablement plus favorable», rappelle enfin Nathalie Laforest. Attention à cette particularité : le taux de conversion appliqué est celui de date d'inscription de la transaction, qui peut survenir deux ou trois jours après la transaction elle-même.

Les institutions financières peuvent proposer des forfaits bancaires incluant des transactions à l'étranger. Le forfait du programme Privilège de la BMO Banque de Montréal, par exemple, inclut cinq transactions sur le réseau Cirrus et cinq autres sur le réseau Maestro.

Bref, il faut vérifier frais, forfaits, taux... Tâche de titan. «C'est très complexe et il n'y a pas de solutions miracles», conclut Martine Bélanger, de l'ACFC.

On peut toujours rester chez soi...

Hameçonnage: de fines mouches!

De petits rigolos, ces fraudeurs. Tous les moyens sont bons.

Un courriel, provenant en apparence de RBC Groupe financier, nous avise que certains clients ont reçu de faux courriels les invitant à suivre un hyperlien jusqu'à ce qui semble être un site RBC, où on leur soutirera des renseignements personnels.

Ce site n'appartient en aucun cas à RBC Groupe financier, nous prévient cet obligeant courriel.

Au contraire, RBC Groupe financier, nous apprend-on, est fier de nous présenter son nouveau système de sécurité plus performant. Bien entendu, ce nouveau système nécessite une mise à jour de notre compte, qu'on peut effectuer en suivant le lien aimablement fourni.

Lequel est tout aussi faux, bien entendu.

Desjardins n'est pas en reste. La plus récente création des hameçonneurs : un courriel nous apprend que notre dernière transaction AccèsD n'a pas été enregistrée en raison d'un nombre «élevé de transaction simultané».

Heureusement, le département de vérification comptable du Groupe Desjardins a corrigé le problème, nous rassure-t-on. Par contre, le département de vérification orthographique du groupe de fraudeurs a lamentablement failli: le courriel compte près d'une dizaine d'erreurs.

On nous invite ainsi à cliquer sur « le lien sécurisé si dessus », lequel est placé sur la ligne du dessous.

Des petits rigolos...