Les bijoutiers lancent ces jours-ci le label " Création Québec certifiée " pour aider les fabricants et détaillants du secteur à se démarquer de la concurrence, mais aussi pour faciliter la recherche de créativité, de qualité et de service par les clients.

Les bijoutiers lancent ces jours-ci le label " Création Québec certifiée " pour aider les fabricants et détaillants du secteur à se démarquer de la concurrence, mais aussi pour faciliter la recherche de créativité, de qualité et de service par les clients.

Par hasard, ce lancement se prépare au moment où l'industrie mondiale des diamants craint que Blood Diamonds, une superproduction de Hollywood qui arrivera bientôt sur nos écrans, nuise à son image et à ses ventes. C'est la première fois depuis des années qu'une campagne d'achats au Québec est lancée, parce que des clients misent d'abord sur le prix.

La Corporation des bijoutiers du Québec (CBQ) " discute d'un label avec le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE) ", a d'abord reconnu avec réticence à La Presse Affaires le président de la Corporation des bijoutiers du Québec (CBQ), André Marchand.

Les négociations sont " très avancées et le label doit être lancé en avril prochain, a ensuite ajouté André Marchand. Le Ministère est d'accord, en principe, mais il reste cependant à s'entendre sur les règlements et les modalités ", a-t-il dit.

" Création Québec certifiée sera lancé au cours de la Semaine de la bijouterie " dont la première présentation débutera dimanche prochain, a déclaré de son côté la porte-parole du MDEIE, France Verrette. Le projet bénéficie d'une recommandation favorable du Ministère, mais le montant de l'aide financière n'est pas encore déterminé, a-t-elle souligné. Cela favorisera " la reconnaissance des bijoux québécois ", selon elle.

La directrice générale de la Corporation des bijoutiers, Lise Petitpas, a par la suite apporté des précisions. Depuis hier, les bijoutiers ont commencé à recevoir des informations sur Création Québec. La Corporation des bijoutiers veut inciter les détaillants à acheter davantage de bijoux des fabricants du Québec, a ajouté Lise Petitpas, qui s'attend à recevoir une aide de 20 000 $ à 30 000 $ du gouvernement.

La Corporation des bijoutiers du Québec compte près de 500 membres, a précisé son président, André Marchand: des détaillants, mais aussi des fabricants et des grossistes. La CBQ regroupe ainsi plus du tiers des entreprises de son industrie au Québec, qui en dénombre de 1000 à 1400, avec de 5000 à 7000 employés, et la croissance continue, a assuré André Marchand. " La concurrence vient par contre de partout ", a reconnu M. Marchand, que ce soit de la Chine, de l'Inde ou de Bali, " mais il y a encore de la place pour mettre en valeur le talent québécois ". Les salaires chez des concurrents sont moins élevés et la qualité de leurs bijoux est souvent comparable, mais les fabricants québécois " peuvent les battre par leur créativité et le service après vente ". Ce n'est pas facile de faire réparer par le fabricant un bijou de Chine, a-t-il dit.

Les bijouteries du Québec sont des entreprises familiales indépendantes dans 70 % des cas, soit l'inverse de la situation de l'Ontario. Il y a une tendance à aller vers les chaînes au Québec aussi, car des bijoutiers n'ont pas de relève.

André Marchand se bat par ailleurs depuis 15 ans contre " les escomptes de 50 % à 80 % " de plusieurs bijoutiers qui nuisent à l'image du secteur. Les autres se font traiter de voleurs parce qu'ils affichent des prix sans rabais, mais qui sont en fait les mêmes que ceux pratiqués après escomptes. À la suite d'un jugement récent, le président n'écarte pas de pouvoir prendre des bijouteries en flagrant délit de publicité trompeuse.

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