Le PDG du défunt groupe Mount Real, Lino Matteo, s'est vu imposer cinq ans moins un jour d'emprisonnement, en plus de 4,9 millions de dollars d'amendes ce matin, au Palais de justice de Montréal.

La juge Hélène Morin, de la Cour du Québec, a reconnu la presque totalité des arguments de l'Autorité des marchés financiers (AMF) dans ce jugement, qui survient 12 ans après la mise sous tutelle de Mount Real.

La peine sera purgée consécutivement à celle que s'est vu imposer Matteo dans le dossier de Cinar au criminel, en juin 2016 (sept ans et 11 mois de prison), et qui est en appel.

La décision a été reçue avec émotion par les représentants des investisseurs, notamment Janet Watson, qui essuyait des larmes lors de l'entretien avec les journalistes. Au final, quelque 1600 investisseurs ont perdu 108 millions dans cette affaire. Ils en récupéreront une partie grâce au règlement à l'amiable d'un recours collectif, pour lequel ils recevront possiblement d'ici Noël une petite part des sommes perdues.

L'emprisonnement de 5 ans moins un jour est la peine maximale dans une affaire de valeurs mobilières. Du côté criminel, la Gendarmerie royale du Canada avait renoncé à poursuivre l'enquête sur Matteo en 2007, jugeant l'intention criminelle trop difficile à prouver.

Lino Matteo a pris le chemin de la prison après la sentence. Il pourrait être remis en liberté à certaines conditions s'il en fait la demande, dans le contexte de l'éventuel appel de la sentence. Déjà, Lino Matteo en a appelé du verdict de culpabilité, rendu il y a quelques semaines.