Québec et Ottawa se portent à la défense de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) alors que Boeing demande au département américain du Commerce d'écarter le bas de laine des Québécois de son enquête sur la CSeries de Bombardier.

Alléguant que le gestionnaire de régimes de retraite est «contrôlé par le gouvernement du Québec», Boeing se demande pourquoi l'institution québécoise aurait le droit d'être impliquée dans le processus.

Une telle décision empêcherait la CDPQ de prouver avec sa propre documentation que la somme de 1,5 milliard de dollars US injectée en 2015 dans Bombardier Transport contre une participation de 30% constitue un investissement et non une subvention.

Dans des missives distinctes envoyées cette semaine au secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, Québec et Ottawa réitèrent l'indépendance de la Caisse.

Le gouvernement Couillard affirme entre autres que les informations entourant la transaction entre la CDPQ et Bombardier appartiennent au gestionnaire de caisses de retraite et non à l'État.

Ainsi, en écartant la Caisse, le département du Commerce ne pourrait avoir un portrait clair, juste et précis, ajoute entre autres Québec.

On ignore pour le moment quand les autorités comptent répondre à la demande de Boeing.

Échaudée par la commande de 75 avions CS100 décrochée par Bombardier auprès de Delta Air Lines l'an dernier, Boeing avait déposé une plainte auprès du département du Commerce et de la Commission du commerce international des États-Unis en avril.

Le géant établi à Chicago allègue que les subventions indues octroyées à l'avionneur québécois lui avaient permis de vendre ses avions à des prix «dérisoires».

Boeing demande l'imposition d'un droit compensatoire d'au moins 79,41% ainsi qu'un droit antidumping de 79,82% sur les ventes d'appareils CSeries aux États-Unis.