Tous les jours finissant en « di » sont hasardeux à la Bourse. Il reste que le marché des actions a une tendance remarquable à entamer la semaine, comme le jour, en mouton, pour terminer ces périodes en lion. Notre chroniqueur boursier donne l'heure juste.

Le lundi est-il vraiment le meilleur jour pour acheter ? Est-il encore préférable de passer ses ordres en début de journée ? L'occasion est belle aujourd'hui de remettre les pendules à l'heure... avancée.

LUNDI

51,8 % DE RISQUES DE BAISSE

Raison de plus de maugréer le lundi. Selon le Stock Trader's Almanach, le Dow Jones a baissé 51,8 % des fois en ce premier jour de semaine, depuis 1952. La malédiction des lundis, probablement un relent du « lundi noir » d'octobre 1929, était particulièrement évidente jusqu'en 1989. Ce qui tendait à devenir une légende au tournant du siècle, alors que le lundi allait jusqu'à devenir la journée la plus payante de la semaine, est cependant revenu hanter les marchés ces dernières années malgré la tendance haussière de fonds. Les acheteurs d'actions y verront cependant un moment propice pour placer leurs ordres.

MARDI

51,4 % DE CHANCES DE HAUSSE

Selon les données boursières des 64 dernières années, le Dow Jones a augmenté en seulement 51,4 % des occasions, le mardi, ce qui le place au deuxième rang des jours les moins lucratifs après le coûteux « lundi maudit ». C'était même le moins payant entre tous, avec moins de 50,8 % d'occurrences positives, entre 1990 et 2012. Les auteurs de l'Almanach notent qu'il n'est pas inhabituel que les spéculateurs étirent leurs positions jusqu'au mardi, en période d'incertitude boursière. L'aubaine n'en est que meilleure pour les acheteurs d'actions, en ce deuxième jour de semaine.

MERCREDI

55,7 % DE CHANCES DE HAUSSE

Le mercredi est historiquement le deuxième jour de la semaine pour les profits, avec des gains à la clé en 55,7 % des occasions. La proportion atteint même 58,1 %, soit presque six fois sur dix, durant les bonnes années de la Bourse. La moyenne demeure par ailleurs positive même dans les phases baissières. Cela s'est vu notamment durant la crise de 2007 à 2009, alors que les Bourses rebondissaient le mercredi après le carnage des lundis et mardis, au retour de week-ends d'inquiétude. Pour les acheteurs d'actions, le nombril de la semaine est un « pensez-y-bien » tandis que les vendeurs pourraient trouver leur moment.

JEUDI

52,8 % CHANCES DE HAUSSE

Le jeudi place la médiane, alors que le marché reprend généralement ses esprits. Avec un taux de réussite de 52,8 %, et guère d'écart, que le cycle soit haussier ou baissier, les séances du jeudi sont, tout simplement, ordinaires. L'exception : l'action s'est concentrée sur le quatrième jour, de loin le plus payant du calendrier hebdomadaire, durant la reprise boursière 2009. Règle générale, le vendeur d'actions aurait donc intérêt à attendre encore au lendemain avant de s'exécuter.

VENDREDI

56,5 % DE CHANCES DE HAUSSE

La bible des dévoreurs de statistiques boursières a décrété le vendredi « béni » entre tous. Le marché américain des actions a fini la semaine en force 56,5 % des fois depuis 1952, selon le Stock Trader's Almanach. Cela atteint 60,0 % pour les 41 années de marchés haussiers recensées. La coutume de commencer la semaine financière en mouton pour la terminer en lion était particulièrement évidente dans les années 50 à 90.

SAMEDI

Pour la petite histoire, la Bourse de New York a longtemps brassé les actions même le samedi. Les négociateurs ont enfin pu prendre leur congé en famille à partir de juin 1952 seulement. La globalisation des marchés pourrait bien compromettre de nouveau ce loisir. Les « tendances », y compris les cycles de semaine révélés ici, ont ainsi la fâcheuse manie de s'éclipser lorsqu'elles sont mises en lumière.

LE TIC-TAC BOURSIER

Mes journées de travail ne sont guère différentes. Voici le fil typique de la Bourse, d'heure en heure.

9 H 30

55,7 % DE RISQUES DE BAISSE

Cela commence péniblement. Selon le Stock Trader's Almanach, les cours à la Bourse de New York ouvrent le plus souvent à la baisse, soit en 55,7 % des occasions. La faiblesse à l'ouverture des échanges est particulièrement flagrante le lundi, selon la bible des boursicoteurs qui a mesuré les écarts de cours boursiers aux demi-heures depuis janvier 1987 (la grande Bourse américaine a devancé l'heure de la cloche, à 9 h 30, en octobre 1985 seulement.)

10 H

50,4 % DE CHANCES DE HAUSSE

Le premier café ingurgité, on voit déjà les choses plus favorablement. Le marché boursier est de même plus souvent positif que négatif, à 10 h le matin. Plus encore à 10 h qu'à 10 h 30, en fait. Encore là, c'est particulièrement flagrant le lundi.

11 H

51,3 % DE CHANCES DE HAUSSE

C'est le pic d'énergie du matin. Le moment paraît particulièrement approprié pour s'intéresser aux fonds négociés en Bourse. En effet, les valeurs boursières sous-jacentes à un FNB ne sont pas toutes négociables quand la séance débute. Le mainteneur de marché ne peut donc pas évaluer précisément la valeur du FNB, ce qui peut aboutir à l'élargissement des écarts entre cours acheteur et vendeur.

12 H

50,3 % DE CHANCES DE HAUSSE

Marché atone. C'est bien la pause de midi pour les négociateurs d'actions comme pour les chroniqueurs boursiers. Fait à noter, même s'ils n'ont aucunement besoin de casser la croûte, les ordinateurs que l'on accuse d'avoir pris le contrôle des marchés avec leurs algorithmes sophistiqués reproduisent les petites habitudes et manies de leurs partenaires humains moins doués.

13 H

51,1 % DE CHANCES DE HAUSSE

La séance reprend avec vigueur. Les humeurs et les petites habitudes de l'humain continuent de rythmer le marché des actions, ce que les robots, qui ont beau réaliser plus du tiers des transactions, ne font qu'appuyer. Une étude du Journal of International Financial Markets a même trouvé que les programmes de transactions partageaient la propension des humains à favoriser les heures rondes, comme à 13 h pile, pour passer leurs commandes.

14 H

50,6 % DE RISQUES DE BAISSE

Baisse notable d'intérêt à l'heure de la pause santé d'après-midi. Même les négociateurs professionnels s'arrêtent le temps de croquer une pomme ou de faire quelques étirements, en milieu d'après-midi. Cela se traduit par une baisse sensible de l'activité et des cours affaiblis. C'est ainsi que marché est le plus souvent en baisse, à 14 h, par rapport à la précédente heure de transaction.

15 H

51,9 % DE CHANCES DE HAUSSE

La collation avalée, c'est reparti mon kiki. La tendance du marché boursier américain est particulièrement positive à 15 h, avec 51,9 % d'occurrences. Notez cependant que quand la clôture du marché sous-jacent se rapproche, un fonds négocié en Bourse peut éprouver une plus grande volatilité alors que les mainteneurs de marché veulent limiter leurs risques.

16 H

52,9 % DE CHANCES DE HAUSSE

La séance s'achève généralement dans l'excitation. Tout le monde est là pour la finale et les forts volumes affermissent les cours boursiers. C'est ainsi que les actions finissent plus haut, 53 % des fois, comparativement à leur niveau 60 minutes plus tôt. Le chroniqueur boursier est bien content, lui aussi.