Le transporteur ferroviaire Canadien National, dont le siège social est à Montréal, a consenti pour 41,4 millions en rémunération totale à ses six plus hauts dirigeants lors de l'exercice 2016.

Cette somme s'avère en hausse significative de 69 % ou 16,9 millions par rapport à la rémunération totale consentie en 2015 à ces mêmes six dirigeants, lit-on dans la circulaire de sollicitation distribuée ces jours-ci aux actionnaires du CN en préparation de leur assemblée annuelle qui aura lieu le 25 avril à Regina, en Saskatchewan.

Durant son exercice 2016, encore marqué d'une « correction du marché » et d'une « économie difficile », selon son nouveau président, le transporteur ferroviaire a subi une baisse de 5 % de son chiffre d'affaires à 12 milliards, contre 12,6 milliards en 2015.

Néanmoins, un regain de marché en fin d'exercice 2016 lui a permis de rehausser son bénéfice annuel à 3,64 milliards, soit 3 % de plus qu'en 2015.

PLUS DE 10 MILLIONS POUR L'EX-PDG

Parmi les hauts dirigeants du CN en 2016, l'ancien PDG Claude Mongeau, qui s'est retiré à 55 ans en mi-année pour des raisons de santé, a obtenu à lui seul une rémunération totale évaluée à 11,58 millions pour ses derniers mois en poste.

C'est 1,5 million ou 15 % de plus que la rémunération totale qui lui avait été consentie lors de l'exercice précédent en 2015.

D'un exercice à l'autre, le salaire de base de M. Mongeau a été légèrement abaissé en 2016. Mais ses diverses primes versées en titres de l'entreprise - options d'actions et actions - ou autres « incitatifs » ont été augmentées tout juste au-delà des 10 millions en valeur totale.

Aussi, on apprend dans la circulaire que M. Mongeau a encaissé une « valeur totale » de 42,7 millions en 2016 grâce à l'exercice d'options sur actions et l'acquisition d'unités d'action qui lui avaient été consenties lors des années précédentes.

Quant au successeur de M. Mongeau, Luc Jobin, âgé de 58 ans, sa rémunération pour son premier semestre en fonction a totalisé 8,3 millions.

C'est 3,5 millions ou 72 % de plus que la rémunération obtenue en 2015, alors qu'il amorçait sa septième année à titre de vice-président exécutif et chef de la direction financière du CN.

Avec cette promotion au poste de PDG, effective en juillet 2016, le salaire de base de M. Jobin a été majoré de 44 % à 1,1 million. La valeur attribuée à ses diverses primes a plus que doublé, passant de 2,9 millions en 2015 à 6,8 millions en 2016.

PAR RAPPORT AUX EMPLOYÉS

En comparaison, la rémunération totale de 8,3 millions du nouveau PDG du CN en 2016 équivaut à 87 fois le montant moyen de la rémunération totale par employé, en salaire et avantages sociaux (comptabilisée à 2,1 milliards parmi 22 249 employés au rapport annuel 2016).

Ce multiple pourrait augmenter beaucoup en 2017, autour de 105 fois, si la rémunération totale du nouveau PDG pour un exercice complet en poste est rehaussée à celle de son prédécesseur, soit 10 millions, lors de son dernier exercice complet en poste en 2015.

Parmi les autres hauts dirigeants du CN, on note que les deux nouveaux venus de ce groupe sélect en 2016, Ghislain Houle, nommé vice-président exécutif et chef de la direction financière, et Michael Cory, nommé vice-président exécutif et chef de l'exploitation, ont bénéficié chacun d'une prime d'environ 4,2 millions en valeur ajoutée à leur régime de retraite, avec leur promotion en mi-année.

Par conséquent, ces primes spéciales ont fait bondir leur rémunération totale à 6,5 millions pour M. Houle et 6,7 millions pour M. Cory pour l'exercice 2016, ce qui est six fois plus que la moyenne de leur rémunération totale lors des deux années précédentes.