La société de transfert d'argent Western Union va verser 586 millions de dollars US aux États-Unis pour une série de manquements liés à une vaste escroquerie impliquant certains de ses employés, a annoncé le département de la Justice (DoJ) jeudi.

«Western Union a une responsabilité vis-à-vis des consommateurs américains pour les protéger des fraudes. Au lieu de cela, le groupe a préféré regarder ailleurs», a déclaré Edith Ramirez, la présidente de l'agence de protection des consommateurs (FTC) qui était associée à l'enquête avec le DoJ.

Entre 2004 et 2012, des escrocs ont réussi à convaincre des personnes aux États-Unis de leur transférer des fonds par l'intermédiaire de Western Union en se faisant passer pour des parents «dans le besoin» ou en faisant miroiter «des récompenses ou des opportunités d'emplois», détaille le communiqué.

Plusieurs employés du groupe se sont rendus «complices» des malfaiteurs en s'assurant que ces centaines de milliers de transactions soient menées à bien et en percevant une partie du produit de la fraude.

Selon le DoJ, Western Union a été informé de ces agissements dès la fin 2004 par des victimes, mais s'est abstenu de prendre des «mesures correctives» à l'égard de ses agents impliqués dans l'escroquerie.

«Comme le montre ce cas, transférer de l'argent peut être le moyen le plus rapide de l'envoyer directement dans les poches de délinquants», a déclaré un des responsables du DoJ, David Bitkower, accusant le groupe d'avoir «privilégié les bénéfices au détriment de ses propres clients».

Plus généralement, le groupe d'Englewood, dans le Colorado (ouest), ne disposait pas des règles de contrôle interne requises pour traquer le blanchiment d'argent, assure le DoJ.

Outre sa pénalité qui servira à indemniser les victimes, Western Union s'est notamment engagé à améliorer ses procédures et à davantage signaler des «activités suspectes», afin de clore les poursuites engagées par les autorités américaines.

Dans un communiqué distinct, le groupe a assuré être «déterminé à améliorer ses programmes de contrôle pour empêcher des activités illicites» et «protéger les consommateurs qui transfèrent de l'argent à des amis, des parents ou à des entreprises».