Le PDG de Wells Fargo, John Stumpf, devra renoncer à 41 millions de dollars de rémunération en stock-options en raison du scandale des comptes factices, a annoncé mardi le conseil d'administration de la banque.

Une enquête indépendante sur cette vaste fraude sera également menée en interne pendant laquelle le PDG de la banque américaine devra renoncer à tout salaire, a ajouté le conseil dans un communiqué. M. Stumpf ne percevra par ailleurs pas de bonus en 2016.

«Nous sommes profondément préoccupés par cette affaire et sommes déterminés à garantir que l'ensemble des activités de l'entreprise sont menées avec intégrité, transparence et supervision», a indiqué un des membres du conseil d'administration, Stephen Sanger, cité dans le communiqué.

Entre 2011 et 2016, des employés de Wells Fargo ont ouvert deux millions de comptes fictifs au nom de leurs clients et en leur facturant leurs services afin d'atteindre leurs objectifs commerciaux et toucher des bonus.

Environ 5300 employés ont été licenciés pour avoir pris part à ces malversations, qui ont été mises au jour début septembre et ont relancé le débat sur l'intégrité du secteur financier.

La banque, qui octroie un prêt sur cinq aux États-Unis, a réglé une amende de 185 millions de dollars pour solder une partie de ce contentieux mais reste visée par une enquête judiciaire.

Mis sous pression, le PDG de Wells Fargo a dû présenter ses excuses lors d'une audition la semaine dernière devant des élus du Congrès, dont certains ont réclamé sa démission.

Le conseil d'administration de la banque n'évoque par explicitement ce scénario dans son communiqué mais indique qu'il prendra toutes les mesures «jugées adéquates» à l'issue de l'enquête interne.

L'organe de direction a également privé l'ex-patronne de la banque de détail, Carrie Tolstedt, partie à la retraite en juillet, de 19 millions de dollars de stock-options, indique le communiqué. Elle ne percevra par ailleurs ni bonus ni indemnités de départ.

Wells Fargo, dont le premier actionnaire est le milliardaire Warren Buffett, abrite 40 millions de comptes bancaires ouverts par les particuliers aux États-Unis.