Les incendies de forêt qui ravagent Fort McMurray font mal aux pétrolières albertaines, mais aussi aux assureurs de dommages. Ils pourraient même aggraver le déficit commercial du pays.

Le brut en hausse

Le cours du pétrole a commencé la journée en hausse, hier, en raison des inquiétudes suscitées par les incendies de forêt non maîtrisés qui ont forcé l'évacuation de la ville de Fort McMurray, en Alberta. En mi-journée, la publication hebdomadaire des stocks pétroliers aux États-Unis a mis un terme à cette remontée. Les réserves de pétrole ont augmenté plus que prévu, soit de 2,8 millions de barils, alors que les experts misaient sur une hausse de 750 000 barils. Le WTI a fini la journée à 43,78 $ US, en hausse de seulement 13 cents US.

Réduction de production

Le feu a épargné jusqu'à maintenant les installations de production de pétrole du nord de l'Alberta. Suncor, le plus important producteur de pétrole bitumineux, a fait savoir que ses installations principales, situées à 25 kilomètres au nord de Fort McMurray, étaient sécuritaires et pouvaient continuer de fonctionner. Le régime de production pourrait toutefois diminuer si trop d'employés manquent à l'appel. Shell a fermé une mine située à 100 kilomètres au nord du brasier par mesure de précaution, ce qui réduit sa production de 250 000 barils par jour. Exxon, Husky Energy, ConocoPhilipps et Canadian Oil Sands ont fait savoir que leur capacité de production n'était pas touchée.

Évacuation massive

Les sociétés pétrolières ont ouvert les camps généralement occupés par les travailleurs à la population de Fort McMurray, qui est sous le coup d'un ordre d'évacuation. Entre 80 000 et 100 000 personnes ont été déplacées en raison des incendies de forêt. Certains ont fui vers le sud et d'autres vers le nord, où se trouvent les camps de travailleurs. Même si l'incendie est maîtrisé rapidement, les dommages aux maisons, aux routes et aux autres infrastructures pourraient ralentir le rythme de production des pétrolières pendant un certain temps. Le Bureau d'assurance du Canada estimait hier que cet incendie pourrait devenir la catastrophe naturelle la plus coûteuse du Canada, surpassant la tempête de verglas de 1998 au Québec.

Marché en surplus

Si la production canadienne diminue significativement, le prix du brut pourrait augmenter. Mais comme l'offre mondiale de pétrole est supérieure à la demande, cette hausse risque d'être limitée. L'Alberta produit 3 millions de barils de pétrole par jour, une production qui est presque entièrement exportée aux États-Unis. La baisse de la production canadienne pourrait être facilement compensée par une augmentation des importations américaines provenant de l'Arabie saoudite.

Titres en baisse

Les actions des principales entreprises actives dans l'industrie canadienne des sables bitumineux ont accusé le coup, hier. Suncor, le principal producteur de pétrole bitumineux, a vu son titre baisser de 2,2 % hier, à 34,18 $. L'action de Suncor a atteint un creux annuel, plus tôt cette année, en raison de la faiblesse chronique des prix du pétrole. Depuis que le prix du brut a entamé sa chute, en 2014, l'Alberta a perdu 40 000 emplois.

Photo La Presse Canadienne

Avec les violents incendies qui font rage dans la région de Fort McMurray, il faut s’attendre à ce que l’économie tourne au ralenti pendant un certain temps. 

Photo Le Droit

Avec les violents incendies qui font rage dans la région de Fort McMurray, il faut s’attendre à ce que l’économie tourne au ralenti pendant un certain temps.