Le gouvernement Couillard a «abandonné» les travailleurs d'Aveos pour «protéger» son investissement de 1,3 milliard dans Bombardier, soutiennent les employés de l'ancien sous-traitant d'Air Canada, dans un recours collectif de près d'un milliard de dollars rendu public mardi.

Les quelque 1800 employés qui ont perdu leur emploi lors de la fermeture d'Aveos en 2012 ont formellement intenté un recours contre Air Canada, ainsi que les gouvernements du Québec et du Canada. Ils leurs réclament entre 800 millions et un milliard pour compenser la perte de leur emploi, qu'ils jugent contraire à la loi fédérale.

Le gouvernement du Québec avait poursuivi Air Canada dans la foulée de la fermeture d'Aveos, mais a mis fin au litige plus tôt cette année. Le transporteur aérien s'est engagé à créer à Montréal un «centre d'excellence» pour entretenir les 45 avions CSeries qu'il achètera de Bombardier.

Se disant « abandonnés » par le volte-face du gouvernement, les travailleurs lui réclament réparation. Ils l'accusent de les avoir sacrifiés pour « justifier » la prise de participation de 1,3 milliard dans le programme de la CSeries, annoncé l'automne dernier par le gouvernement Couillard.

«(Le gouvernement du Québec) se retrouve donc à participer à l'illégalité commise par Air Canada et pire encore, à la cautionner par le biais d'un abandon envisagé des procédures entreprises de manière victorieuse jusqu'à ce jour», peut-on lire dans la requête.

Le recours cible également Ottawa, qui a déposé le mois dernier un projet de loi qui assouplirait les obligations d'Air Canada à l'égard de l'entretien de ses appareils. Selon l'avocat Jean-François Bertrand, qui représente les travailleurs, l'adoption de cette loi ne menace pas le recours de ses clients.

Plus de détails à venir.