L'élite mondiale des affaires et de la politique va se réunir cette semaine dans les Alpes suisses, dans le cadre du 46e Forum économique mondial (FEM) de Davos. À moins d'une accalmie soudaine et peu probable, le rendez-vous de cette année risque toutefois de se dérouler avec en toile de fond des marchés en pleine déroute.

Les deux premières semaines de janvier ont été éprouvantes pour les marchés boursiers, qui viennent d'enregistrer le pire début d'année de leur histoire, et rien n'indique que le mouvement est en voie d'endiguement.

Le pétrole a poursuivi sa dégringolade et le dollar canadien a été violemment sanctionné toute la semaine durant pour franchir, hier, la barre des 69 cents US.

La semaine prochaine risque donc d'être encore marquée au coin de la volatilité, et c'est dans ce contexte d'extrême nervosité que va se dérouler le Forum économique mondial de Davos, où 2500 leaders économiques et politiques vont converger pour discuter des défis de la « quatrième révolution industrielle ».

Il est assez inhabituel que le FEM - qui se déroule toujours à la fin du mois de janvier - coïncide avec une période aussi trouble que celle nous traversons aujourd'hui.

Bien sûr, en janvier 2009, la rencontre de Davos s'était déroulée sur fond de récession mondiale, mais l'hécatombe boursière était déjà chose du passé, puisqu'elle s'était essentiellement étalée de septembre à décembre 2008.

Les participants avaient alors pu discuter - avec un certain détachement... - des solutions qu'il fallait de façon urgente apporter pour que ne se répètent pas les événements qui ont bien failli jeter à terre le système financier international.

Cette année, les participants au FEM vont donc pouvoir abondamment disserter sur les conditions inhabituelles et distordues du marché énergétique, sur la férocité avec laquelle va se poursuivre ou non la réévaluation des cours boursiers et sur les multiples effets de la situation économique chinoise sur la cadence de l'économie mondiale.

LE CANADA À L'AVANT-PLAN

Plus de 40 chefs d'État et de gouvernement vont participer cette année au Forum économique mondial de Davos, dont le premier ministre canadien Justin Trudeau qui a récemment décidé d'assister à l'événement et d'y assurer un rôle actif.

L'ex-premier ministre Stephen Harper s'était présenté pour la première fois à Davos en 2010, quelques mois avant la tenue du G8 à Toronto, et avait assuré une deuxième présence en 2012.

Le premier ministre Trudeau va réaliser le discours d'ouverture d'un atelier ayant pour thème « Un nouveau chapitre pour le Canada » et il sera panéliste à une autre séance où l'on discutera de progrès et de parité.

Les organisateurs du FEM ont par ailleurs chambardé leur programmation et décidé d'accorder une tribune spéciale à Justin Trudeau le mercredi 20 janvier en après-midi. Il semble que l'événement affiche déjà complet.

La délégation canadienne sera également composée des ministres des Finances Bill Morneau, de l'Innovation et du Développement économique Nadveep Singh Bains, du Commerce extérieur Christya Freeland, de l'Environnement Catherine McKenna, ainsi que du président du Conseil du Trésor Scott Brison.

Le gouverneur général du Canada, Steven Poloz, viendra bonifier la présence officielle canadienne à Davos avec un jour de retard en débarquant jeudi en territoire helvétique.

On le sait, la Banque du Canada doit statuer mercredi sur son taux directeur et il est fort probable que l'institution décidera de le réduire d'un quart de point supplémentaire en réponse à la nouvelle chute des prix du pétrole et à son effet négatif sur l'économie canadienne.

L'an dernier, le Canada avait d'ailleurs fait la manchette à Davos puisque la Banque du Canada avait justement décidé, le jour de l'ouverture du FEM, de réduire son taux directeur lorsque le baril de pétrole avait chuté sous les 50 $US. Il a clôturé hier sous les 30 $US.

Le Québec sera aussi présent à Davos. Le premier ministre Philippe Couillard et le ministre du Développement économique Jacques Daoust participeront à l'événement. Ils seront accompagnés de Pierre-Gabriel Côté, le président d'Investissement Québec.