Bank of America (BAC) fait l'objet d'une enquête du gendarme de la Bourse (SEC) qui la soupçonne d'avoir mis en danger l'argent de particuliers en l'utilisant pour ses propres opérations de courtage, a indiqué mardi à l'AFP une source proche du dossier.

Merrill Lynch, la filiale de la banque de Charlotte en Caroline du Nord rachetée en 2009 au plus fort de la crise, aurait utilisé, selon cette source, les liquidités dormantes de comptes titres de particuliers pour faire de la négociation à son propre compte, soupçonne la Securities & Exchange Commission (SEC).

Ceci lui aurait permis de gagner de l'argent et d'améliorer son bilan. À l'inverse, cette pratique était très risquée pour les clients de la banque puisque si l'établissement avait fait de mauvais placements, il se serait retrouvé dans l'incapacité de les rembourser.

La tactique, qui violerait les lois de protection des consommateurs, a duré pendant trois ans (de 2009 à mi-2012), selon le Wall Street Journal, qui a révélé l'information.

La SEC se demande si en recourant à cette tactique, la banque n'a pas trompé les régulateurs.

Sollicité par l'AFP, le gendarme de la Bourse s'est refusé à tout commentaire.

«Ces transactions, qui ont commencé chez Merrill Lynch avant la fusion avec Bank of America, ont reçu un examen approfondi et ont été approuvées», a expliqué à l'AFP un porte-parole de la Banque.

Il a ajouté que Bank of America, qui coopère «complètement» avec les autorités, «se conforme à toutes les règles visant à protéger les liquidités des clients».