Un ex-banquier américain de JPMorgan Chase a été arrêté jeudi chez lui dans le New Jersey pour détournement de fonds des clients de la banque.

Michael Oppenheim, 48 ans, entré chez JPMorgan en 2002 d'où il a été licencié mi-mars, a été inculpé par la police fédérale (FBI) pour malversations.

Il aurait détourné «au moins 20 millions de dollars» pendant plus de trois ans à des richissimes clients de la banque dont il gérait les portefeuilles pour spéculer en Bourse à son compte et payer ses dépenses personnelles, selon une plainte du gendarme de la Bourse américain (SEC), consultée par l'AFP.

M. Oppenheim aurait par exemple persuadé deux clients de retirer plus de 12 millions de dollars de leurs comptes et de les lui confier, avec la promesse qu'il investirait l'argent dans des obligations peu risquées émises par des municipalités, accuse la SEC.

«À la place, Oppenheim (...) a déposé cet argent sur son propre compte de courtage ou dans un compte au nom de sa femme dont il avait le contrôle», fustige l'autorité.

Pour dissimuler ses méfaits, le banquier a mis en place une fraude suivant laquelle il transférait l'argent d'un compte client vers un autre de sorte que les intéressés ne pouvaient pas s'apercevoir que leurs comptes avaient été vidés, détaille la SEC.

«Nous sommes désolés et en colère que ce soit arrivé», a réagi auprès de l'AFP un porte-parole de JPMorgan. «Nous sommes toujours du côté de nos clients et allons nous assurer que tous ceux dont l'argent a été volé ne perdent rien», a-t-il ajouté.

D'après des sources proches du dossier, C'est la banque elle-même qui aurait alerté les autorités.

M. Oppenheim était le courtier de 500 richissimes clients de la banque, selon la plainte de la SEC.

Après chaque vol, le banquier effectuait des opérations boursières pour son propre compte mais celles-ci se sont avérées non rentables, fustige encore la SEC. Il aurait par exemple parié à la baisse sur les actions Tesla, Apple, Google et Netflix.

L'an dernier, le banquier a ainsi perdu 13,5 millions de dollars, selon la SEC, qui affirme aussi que Michael Oppenheim a également remboursé une partie de son emprunt immobilier avec les fonds détournés.